La Drees[1] a publié aujourd’hui les chiffres de l’avortement en France pour l’année 2015[2].
Avec 218000 avortements, la tendance présente une timide inflexion à la baisse (3,9%) qui sera à confirmer dans les prochaines années : « La légère tendance à la hausse du nombre des IVG, observée en 2013, a été suivie par une stabilisation en 2014 puis une légère baisse en 2015 ».
Le nombre d’IVG depuis 2002 est relativement stable, autour de 220 000 IVG/an.
Quelques points de repères pour l’année 2015 :
- Il faut compter 14,4 IVG pour 1000 femmes âgées de 15 à 49 ans (26,5 dans les DOM). « Ce taux est quasi stable depuis 2006 ».
- Avec un taux de 27 pour 1000 femmes, ce sont toujours les 20 et 24 ans qui recourent le plus fréquemment à l’IVG.
- L’indice conjoncturel, qui correspond « au nombre moyen d’IVG que connaîtrait une femme tout au long de sa vie selon les taux de recours de l’année considérée », est de 0,54% en 2015. Un indice à modérer : certaines femmes n’auront jamais recours à l’IVG dans le temps de leur vie féconde, tandis que d’autres en pratiqueront plusieurs.
- Près de la moitié des IVG réalisées en établissement hospitalier sont des IVG médicamenteuses, contre 10 % en 1992. Un taux qui, après augmentation, s’est stabilisé à compter de 2005. Il s’est accompagné en 2013 d’une baisse du nombre d’IVG instrumentales dans ces établissements.
- Le rapport note que « les femmes connaissent de mieux en mieux la contraception d’urgence et l’utilisent de plus en plus. Son utilisation s’est fortement développée depuis juin 1999, date à laquelle elle est devenue accessible en pharmacie sans prescription médicale : plus d’un million de pilules du lendemain et du surlendemain sont vendues chaque année depuis 2005, un chiffre en légère baisse depuis 2013 ».
- Enfin, il souligne qu’il n’y aurait pas de corrélation entre le nombre d’avortement et la contraception : « Le nombre d’IVG, y compris chez les plus jeunes, ne s’explique pas principalement par un défaut de couverture contraceptive ».
A noter : ce sont les établissements publics qui désormais concentrent la prise en charge des IVG et assurent 83 % des IVG. Au milieu des années 1990, le secteur public n’était concerné qu’à 65%.
[1] Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques.