En Italie, un nombre croissant de gynécologues et de personnel paramédical refusent de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse. Selon l’Institut national des statistiques (Istat), cela concernerait 80% des gynécologues italiens et 50% des anesthésistes et infirmiers. A Naples, par exemple, “un seul service hospitalier est encore ouvert et en Sicile, le taux d’abstention des spécialistes frôle la barre des 80,6%“.
Cette généralisation de l’objection de conscience, pourtant le fait de décisions individuelles, est fortement critiquée. L’argument principal est que cette objection de conscience a pour conséquence la hausse des avortements clandestins (“se rendre dans des cliniques clandestines”, se procurer une “pilule RU486 de contrebande” ou des médicaments contre l’ulcère à base de misoprostol “fournis par les trafiquants sud-américains”). Au Sénat, “les démocrates ont déposé une motion réclamant l’intervention du gouvernement et la pleine application de la loi 194 [loi de 1978 autorisant l’avortement en Italie : ndlr] sur l’ensemble du territoire“. Ce texte prévoit notamment “le recrutement de personnel favorable aux IVG, l’ouverture de planning familiaux et l’application des interruptions pharmacologiques de grossesse“. Les centristes ont quant à eux demandé à ce que la ministre de la Santé, Béatrice Lorenzin, proche des associations de défense de la vie, intervienne au Parlement “dans le cadre d’une discussion sur l’avortement clandestin“.
Lequotidiendumedecin.fr (Ariel F.Dumont) 31/05/2013