Le Figaro et Le Quotidien du Médecin s’inquiètent du nombre croissant de médecins "objecteurs de conscience" constaté en Italie (cf. Synthèse de presse du 23/04/08). Selon le ministère italien de la Santé, sept gynécologues sur dix et un anesthésiste sur deux refusent de pratiquer des avortements.
Pour Enzo Boni, gynécologue à l’hôpital Umberto Ier, "il est tout à fait normal que l’objection de conscience se répande dans le corps médical" : "les progrès de l’échographie ont fait comprendre que l’embryon devient un être vivant dès la conception. Rapidement, on peut discerner son cerveau, sa colonne vertébrale, ses mains. Les mères qui les voient s’agiter sur l’écran, les médecins et les infirmières dont la vocation est de faire naître y sont plus sensibles qu’autrefois". Enfin, outre "les appels du Pape contre l’avortement, la fin d’un certain militantisme féministe, les campagnes pour le droit à la vie", ce nombre croissant d’objecteurs de conscience s’explique aussi par le fait que l’horizon professionnel des gynécologues qui acceptent de pratiquer des avortements est "bouché".
Depuis la dépénalisation de l’avortement en 1978, le nombre d’avortements pratiqués chaque année en Italie est passé de 235 000 à 127 000.
Le Figaro (Richard Heuzé) 25/04/08 – Le Quotidien du Médecin 25/04/08