« Convaincue que cinq de ses bébés possibles avaient été détruits », une femme âgée de 36 ans dont les embryons étaient stockés dans une clinique de fertilité souffre désormais d’un syndrome de stress post-traumatique (cf. Ce n’est pas leur carrière qui pousse les femmes à congeler leurs ovocytes). C’est ce qu’a affirmé son avocat, Me Jeremy Maher, s’appuyant sur les dires d’un expert, devant la Haute Cour irlandaise.
Alors qu’elle devait subir une chimiothérapie pour un cancer du sein en mars 2019, elle avait décidé, avec son mari, de congeler des embryons dans la perspective d’avoir des enfants. Mais les cinq embryons du couple ont été placés sur un réceptacle contaminé par d’autres substances biologiques, les rendant « inutilisables » (cf. PMA : des embryons détruits mais quand même implantés).
Le couple a décidé de poursuivre Human Assisted Reproduction Ireland Ltd, qui, en 2019, exerçait ses activités sous le nom de Rotunda IVF au National Fertility Centre de l’hôpital Rotunda, à Dublin. Ils demandent des dommages et intérêts pour choc psychologique, stress, traumatisme, mais également pour les « lésions » subies par leurs tissus biologiques [1] (cf. USA : leurs embryons congelés sont détruits, ils reçoivent 7,2 millions de dollars en dommages-intérêts ; Cryoconservation : des ovocytes et des embryons endommagés au Royaume-Uni).
Selon l’avocat, le litige ne porte pas sur la contamination mais sur le fait que le couple avait « perdu l’occasion d’avoir plusieurs enfants » (cf. Une vie suspendue ; PMA : beaucoup de femmes n’utilisent pas leurs ovocytes congelés). L’autre question en jeu étant le fait de savoir si les embryons au cœur de l’histoire étaient « capables d’aboutir à une grossesse » (cf. « Un embryon est un embryon quel que soit l’endroit où il se trouve »). Depuis, le couple a pu avoir un enfant.
L’affaire doit se poursuivre cette semaine.
[1] Leurs gamètes
Sources : RTE, Orla O’Donnell (12/07/2024) ; Irish Times (12/07/2024)
