Les motoneurones sont des cellules nerveuses qui contrôlent nos muscles en envoyant des signaux du cerveau et de la moelle épinière vers le corps. Dans des maladies telles que la sclérose latérale amyotrophique (SLA)[1], ces cellules sont détruites, ce qui entraîne une faiblesse musculaire jusqu’à la paralysie.
Dans une étude publiée dans l’International Journal of Bioprinting [2], des chercheurs ont montré qu’il est désormais possible d’utiliser des imprimantes 3D pour fabriquer des organoïdes, qui ressemblent à des tissus nerveux humains, à partir des cellules de la peau du patient. Ces organoïdes de motoneurones peuvent être utilisés pour la recherche ou pour tester de nouveaux médicaments. « Les motoneurones se trouvent au milieu de la moelle épinière, c’est pourquoi il n’est pas possible de tester des traitements directement sur un patient souffrant d’une maladie neurodégénérative telle que la SLA », explique Elena Kozlova, auteur principal de l’étude.
Les chercheurs ont utilisé des cellules souches humaines générées à partir de la peau et reprogrammées pour devenir des progéniteurs de motoneurones [3]. Ces cellules ont été mélangées à une « gélatine molle », puis imprimées couche par couche à l’aide d’une imprimante 3D, construisant ainsi le tissu et sa structure. Cette distribution tridimensionnelle des cellules dans la « bioencre » a amélioré la survie des cellules et la croissance des fibres nerveuses.
Complément du 27/06/2025 : Pour pouvoir étudier en laboratoire la neuroinflammation liée à la SLA, l’équipe d’Elisa Giacomelli et de Lorenz Studer du Memorial Sloan Kettering Cancer Center, aux Etats-Unis, a de son côté généré des « microtissus spinaux » contenant des motoneurones et des cellules immunitaires à partir de cellules souches iPS. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Stem Cell Reports [4].
Les chercheurs ont testé 190 médicaments approuvés par la FDA sur ces microtissus et ont découvert qu’une classe spécifique de médicaments permettait de réduire l’inflammation et donc la mort des motoneurones.
Ces données suggèrent que ces microtissus pourraient servir de « plateformes évolutives » pour cribler, à haut débit, des médicaments et pour étudier la neuroinflammation produite par la SLA dans un contexte spécifique au patient.
[1] ou maladie de Charcot
[2] Yilin Han et al, Differentiation of motor neurons from iPSC- derived neural progenitors in 3D printed bioscaffolds, International Journal of Bioprinting (2025). DOI: 10.36922/ijb.5973
[3] type de cellule nerveuse immature qui peut ensuite se développer en motoneurones matures
[1] Berkiye Sonustun et al, Telmisartan is neuroprotective in a hiPSC-derived spinal microtissue model for C9orf72 ALS via inhibition of neuroinflammation, Stem Cell Reports (2025). DOI: 10.1016/j.stemcr.2025.102535
Sources : Medical Xpress, Uppsala University (18/06/2025) ; Medical Xpress, International Society for Stem Cell Research (23/06/2025)