A l’évidence, on se dirige vers un eugénisme intellectuel, qui presse le pas face à la progression de l’intelligence artificielle. « D’ailleurs, la Chine recherche déjà les variants génétiques qui favorisent les QI les plus élevés : le Beijing Genomics Institute s’est lancé dans le séquençage de l’ADN de 2 200 individus porteurs d’un QI au moins égal à 160 ». Où pourra s’arrêter cette dérive eugénique intellectuelle, qui a déjà commencée, comme le rappelle Laurent Alexandre en évoquant le cas de la trisomie 21 ? « Personne ne peut répondre à cette question aujourd’hui ». D’abord parce que l’Etat est assez mal positionné sur ces sujets, voire « schizophrène », puisque d’un côté l’eugénisme est considéré comme un crime et de l’autre, il le rend lui-même possible par le dépistage prénatal systématique des trisomies. Ensuite, parce qu’aucune prospective en matière de santé n’est menée. Premier résultat de cette carence : « aujourd’hui, jusqu’à douze semaine de grossesse, il n’existe plus aucune limitation à l’avortement. Durant ce laps de temps, on peut décider d’avorter parce que l’enfant n’a pas les yeux bleus sans que la puissance publique ait son mot à dire… ». Laurent Alexandre plaide donc pour la futurologie médicale car d’une manière générale « le corps médical n’est pas du tout adapté pour répondre aux défis soulevés par les NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives) ».
www.usbek-et-rica.fr (blog) 29/09/2014