Cette semaine, une équipe de chercheurs britannique dirigée par le Dr Pawel Tabakow de l’Université de Wroclaw (Pologne) révélait qu’elle était parvenue à faire de nouveau marcher un homme paralysé jusqu’à la taille, en transplantant des cellules olfactives au niveau de sa moelle épinière (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 22 octobre 2014).
Après une première réaction dans laquelle il appelait à la prudence, Alain Privat détaille son propos dans La Croix. En premier lieu, il tient à rappeler “qu’entre 15 et 20% des blessés medullaires (patients blessés au niveau de la moelle épinère, ndlr) peuvent récupérer spontanément une partie de la motricité de leurs membres inférieurs grâce à un phénomène de suppléance“. En effet, “au niveau du système nerveux, certains circuits existent mais ne sont pas utilisés en temps normal“. En cas de lésion, ils interviennent alors.
En l’espèce, “chez ce patient, l’atteinte medullaire n’était pas complète. Il restait un petit fragment de la moelle qui était intact“. Aujorurd’hui, poursuit le professeur A. Privat, “on ne sait si ce patient fait partie de ces 15 à 20% des patients qui retrouvent spontanément une certaine motricité. Ou si ces progrès sont liés à cette greffe cellulaire qui n’est pas complètement dénuée de risques“. En effet, cette greffe peut entraîner des tumeurs. Mais globalement, faire de nouveau marcher des personnes paraplégique “n’est plus un horizon hors d’atteinte“, grâce à la thérapie génique ou encore en recourant “à certains médicaments pour surmonter des obstacles qui existent encore mais sont désormais bien identifiés“.
La Croix (Pierre Bienvault) 23/10/2014