Élise de la Rochebrochard, chercheuse à l’Institut national d’études démographiques et à l’Inserm a dressé vendredi le premier bilan de la prise en charge de l’infertilité des hommes.
Depuis 1992, la plupart des hommes stériles ont eu recours à l’injection intracytoplasmique de spermatozoïde (ICSI). La technique consiste à injecter avec une aiguille, un spermatozoïde directement dans l’ovocyte.
En 10 ans cette technique a fait doubler le nombre d’enfants nés par fécondations in vitro (10 000 par an). En 1998, 1,4% des enfants nés en France étaient conçus en éprouvette et l’ICSI représentait déjà 43% de toutes les fécondations in vitro. Aujourd’hui elle serait majoritaire.
Rappelons que chez 58% des couples stériles, l’homme est impliqué et dans 20% des cas il est le seul membre du couple infertile.
Cette nouvelle technique inquiète certains chercheurs qui s’interrogent sur les conséquences de ces manipulations pour l’ensemble de la descendance. L’autre préoccupation porte sur “l’éthique et la cohérence d’une démarche médicale où les risques de la technique [qui oblige les femmes à avoir recours à une stimulation hormonale] sont supportés par la femme, alors que celle-ci présente une fertilité normale”.
Libération (Julie Lasterade) 06/12/03