Plus d’un an après l’entrée en vigueur d’une loi durcissant les sanctions à l’égard des crimes sexuels, les viols perdurent, “ils seraient même en augmentation“. Selon Rishi Kant, militant pour le droit des femmes en Inde, “beaucoup de crimes sexuels en Inde se produisent en raison du nombre moins important de filles que de garçon. Les jeunes garçons ne sont pas en mesure de se marier, en particulier dans le nord de l’Inde. Le foeticide féminin et l’infanticide de filles sont en cause“.
D’après le recensement effectué en 2011, il y aurait, dans le pays, “37 millions d’hommes de plus que de femmes. Le pays a l’un des ratios homme-femmes les plus déséquilibrés au monde“. La raison de ce déséquilibre? En partie les avortements sélectifs de foetus féminins. Bien qu’une loi de 1994 interdit le diagnostic prénatal pour connaître le sexe de l’enfant, celle-ci n’est pas respectée. “Naître fille en Inde est un handicap“, précise le journal.
Au cours des trente dernières années, en Inde, le Centre de recherche en santé mondiale de Toronto a comptabilisé douze millions d’avortements de foetus féminin. Prabhat Jha, épidémiologiste au Centre de recherche en santé mondiale de Toronto précise: “Nous avons constaté une baisse de ces naissances dans les foyers situés en haut de l’échelle sociale, contrairement à ceux étant plus pauvres et sans éducation. Il s’agit donc vraiment, en Inde, d’un phénomène qui touche les personnes instruites et fortunées“.
Les Nations unies estiment que le nombre d’interruption volontaire de grossesses destinées à éviter la naissance d’une fille s’élève à environ 500 000 chaque année.
Euronews 08/03/2014