Jeudi 20 août, le laboratoire pharmaceutique Bayer a annoncé avoir accepté de verser « 1,6 milliard de dollars pour régler la quasi-totalité des [39 000] réclamations déposées aux États-Unis concernant l’implant contraceptif controversé Essure ». Le laboratoire a précisé qu’ « il n’y a aucune admission de faute ou de responsabilité de la part de Bayer dans les accords de règlement » et que « le règlement ne s’applique pas aux réclamations déposées dans d’autres pays ».
L’implant Essure est mis en cause pour des effets indésirables « parfois graves survenus après leur implantation et persistants, y compris après son retrait ». Selon les informations, il a notamment dans « certains cas causé des douleurs chroniques, la perforation de l’utérus et des trompes de Fallope et a conduit à des hystérectomies ».
Lancée en 2002, la commercialisation d’Essure a été arrêtée en septembre 2017, partout sauf aux États-Unis où elle n’a cessé qu’en 2018.
En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a placé Essure sous surveillance renforcée en 2015 avant de préconiser en 2017, « par mesure de précaution », l’arrêt de son implantation et le rappel des produits en stock (cf. Arrêt de commercialisation des implants de stérilisation Essure en Europe ).
Plusieurs actions sont en cours devant la justice française : « Une plainte au pénal a été déposée, et une action de groupe au civil regroupe plusieurs centaines de patientes ». En février 2020, quatre anciennes porteuses d’Essure ont annoncé vouloir « agir contre l’Etat » et ont réclamé « une étude indépendante et des indemnisations » (cf. Toxicité de l’implant Essure, des plaignantes mettent en cause l’État ). Selon leur avocat, l’implant Essure aurait été implanté sur environ 200 000 femmes en France.
Par ailleurs, l’ANSM a appelé à la vigilance sur d’autres dispositifs contraceptifs. Les stérilets au cuivre Novaplus et Ancora ont été retirés du marché mais l’ANSM a annoncé le 20 aout que « des déclarations d’expulsions spontanées, entrainant ou non des grossesses, persistent chez les femmes porteuses de ces DIU[1] ». L’Agence réitère ses recommandations car « toutes les femmes porteuses de ces stérilets n’ont pas forcément été suffisamment informées du retrait de ces lots ». Il est probable que certaines femmes aient « oublié ou [ignorent] quel modèle elles portent ainsi que la date de pose ».
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[1] Dispositif intra-utérin.
Sources : AFP (20/08/2020) – Medical Xpress (20/08/2020) – Top Santé (20/08/2020)