Dans un article paru dans le journal Libération, Laurent Flieder, maître de conférences à l’université Paris X et auteur d’un roman qui raconte le destin d’un jeune garçon obtenu par le clonage de son père *, s’inquiète des conséquences des expériences du Dr Severino Antinori concernant le clonage reproductif (cf revue de presse du 12/07/02).
Il met en garde notamment sur l’étendue des ravages que provoquerait dans la conscience d’un être humain, le fait d’apprendre qu’il est la “copie” de son père ou de sa mère et qu’il a été conçu dans ce but. Il souligne qu’un individu produit par clonage serait par définition privé du gigantesque brassage génétique grâce auquel chaque individu est différent, unique et irremplaçable.
“Comment imaginer l’identité de celui qui naît jumeau de son père ou de sa mère? Comment se forgera t-il une identité propre et unique lorsqu’il aura face à lui le modèle dont il est le calque? Le clone sera prisonnier d’un corps existant avant lui, et il verra en regardant son père ou sa mère vieillir, comment lui-même sera appelé à vieillir et peut être à mourir.”
Laurent Flieder estime que plutôt d’accepter un tel état de fait, il importe aujourd’hui de s’en prémunir, notamment, par le législatif. Selon lui, seule une législation internationale peut espérer quelque efficacité.
* “Alter ego” HB Editions, 2002
Libération.fr 14/08/02