A l’hôpital Universitaire des femmes de Tübingen en Allemagne, deux bébés sont nés suite à des transplantations utérines, un en mars et un autre mai. Les deux femmes étaient toutes les deux atteintes d’agénésie de Müller, une malformation rare (1/4500) qui les a fait naître sans utérus ni vagin. Elles ont toutes les deux été greffées de l’utérus de leur propre mère. Une troisième greffe allemande d’utérus a été réalisée à Tübingen en janvier dernier, cette femme pourrait donc avoir un bébé à partir de 2020, compte tenu du délai d’un an, obligatoire entre la greffe et la conception.
Une quarantaine de transplantations utérines ont été réalisées dans le monde, pour une dizaine de naissances. La conception doit forcément se faire in-vitro (FIV), « parce qu’il ne serait pas médicalement possible de transplanter les trompes de Fallope intactes et de s’assurer que l’ovule niche au bon endroit dans l’utérus ». La naissance s’effectue forcément par césarienne, « afin de protéger l’utérus et le vagin » ce dernier étant construit artificiellement à l’aide de la chirurgie. En effet, il y a un « le risque que l’organe transplanté soit sinon endommagé (…) tout simplement trop grand ». Les coûts d’une telle opération se situent « entre ceux d’une greffe de rein et ceux d’une greffe de foie », soit « inférieurs à 50 000 euros ». A Tübingen, ces deux naissances ont mobilisé pas moins de 18 services et 40 spécialistes.
Il est possible d’envisager une seconde grossesse, une fois l’utérus transplanté bien cicatrisé.
A la question « les femmes transgenres pourront-elles bientôt avoir des enfants ? », les médecins de Tübingen répondent que cela ne leur semble pas possible, notamment parce que « les patients transgenres n’ont ni les ovaires ni la production hormonale nécessaire pour maintenir un utérus sain capable de faire grandir un enfant ».
Deutsche Welle, Fabian Schmidt (23/05/2019) – Two children born in Germany for the first time after uterus transplant