Greffe d’organes : une nouvelle piste…

Publié le 3 Fév, 2005

L’Établissement français des greffes (EFG) vient de publier les résultats des prélèvements et des greffes réalisés en 2004. L’an dernier 11 450 patients étaient en attente de greffe et 3 945 ont pu être greffés. Au 31 décembre, il restait 6 707 patients inscrits en liste d’attente, soit une hausse de 1,9% par rapport à 2003. Les reins restent les organes les plus demandés. 

Malgré une meilleure organisation des équipes, une augmentation du prélèvement sur donneurs vivants ou un travail auprès des familles, il y toujours un manque de greffons. C’est pourquoi l’EFG commence à se réorienter et s’apprête à lancer une nouvelle expérience. Il existe aujourd’hui 2 façons de considérer la mort : par arrêt cardiaque ou par cessation d’activité du cerveau. Jusqu’à présent on ne prélevait les organes que sur les victimes de mort cérébrale car malgré l’arrêt du cerveau les organes continuent à être irrigués pendant plusieures heures.

Lorsqu’il s’agit d’un arrêt cardiaque, les organes se détériorent beaucoup plus vite. Sophie Cohen, chargée de programme à l’EFG explique qu’ils sont "utilisables à condition de mettre en place un système de préservation des organes, au mieux dans les 45 minutes qui suivent l’arrêt cardiaque". Pour assurer la préservation de l’organe il faut introduire un cathéter jusqu’à l’organe puis y faire passer un liquide de refroidissement.

Actuellement les équipes recueillent le consentement de la famille avant le prélèvement pour être sûr de ne pas aller contre la volonté du patient. C’est pourquoi le comité d’éthique de l’Établissement français des greffes a estimé qu’il était acceptable "de mettre en place les techniques destinées à la préservation des organes avant l’entretien avec la famille". En cas d’opposition la sonde serait retirée.

Pour mettre en place ce système il faudra également modifier la loi qui autorise uniquement le prélèvement sur des donneurs en état de mort encéphalique."Une partie des professionnels considèrent qu’il faudrait plutôt encourager les prélèvements sur donneurs vivants" souligne toutefois Carine Camby, directrice de l’EFG.

Ces informations sont à rapprocher du livre de Marc Andronikoff : "Médecin aux urgences" (cf revue de presse du 02/02/05) dans lequel ce dernier, chef de service des urgences de l’hôpital Antoine Béclère de Clamart, nous fait part de ses réflexions sur les dangers des greffes d’organes et sur les définitions de la mort.  

La Croix (Marianne Gomez) 03/02/05 – Le Monde 03/02/05

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