Le Quotidien du médecin accorde une interview au Pr Lantieri chef du service de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique de l’hôpital Henri Mondor sur la première greffe de visage effectuée la semaine dernière (cf revue de presse du 1er décembre 2005). Ce dernier avait lui même sollicité le comité d’éthique en 2002 sur une intervention similaire.
Le Pr Laurent Lantieri s’interroge sur les conditions dans lesquelles cette greffe a été réalisée et sur les conditions dans lesquelles le protocole a été validé, en fonction des règles édictées par le Comité consultatif national d’éthique. Il dénonce également l’exploitation médiatique faite par le Pr. Dubernard autour de cette affaire.
Il rappelle que l’avis du CCNE indique que l’allo transplantation de tissu composite "relève encore du domaine de la recherche et de l’expérimentation à haut risque". "Si l’intervention a été réalisée dans le cadre d’un protocole thérapeutique et non de recherche clinique, c’est extrêmement grave. Nous n’avons pas le droit, dans ce pays, en 2005, de sacrifier un patient sur l’autel de la médecine" ajoute t-il.
Il revient sur les conditions peu claires du dépôt de la demande du Pr Bernard Decauchelle (qui a réalisé l’intervention avec le Pr Dubernard) auprès du Comité consultatif de protection des personnes dans la recherche biomédicale (Ccprb).
Face à cette polémique, Carine Camby, directrice de l’Agence de biomédecine, rappelle que les auteurs de l’intervention se sont entourés de toutes les autorisations nécessaires. Elle souhaite avant tout protéger l’anonymat du donneur et de sa famille.
Le Quotidien du Médecin (Lydia Archimède – Stéphanie Hasendahl) 07/12/05 –