Depuis l’adoption en 2002 d’une loi autorisant la pratique des mères porteuses sur son territoire, la Grèce est devenue en 15 ans le premier pays européen en matière de procréation médicalement assistée (PMA) et de gestation pour autrui (GPA). Elle vient de franchir cet été une nouvelle étape : la suppression de l’obligation, pour les couples souhaitant recourir à la gestation pour autrui, et pour les mères porteuses, d’avoir leur résidence permanente sur son territoire.
Cette dernière facilitation risque d’accroitre significativement les demandes sur le territoire grec, « avec les risques que ce procédé comprend, comme l’a montré cette semaine l’exposition médiatique du cas d’un bébé trisomique né d’une mère porteuse thaïlandaise et abandonné par les parents australiens » (Cf. Synthèse de presse Gènéthique 4 août 2014).
En Grèce, la GPA comme une fécondation in vitro, est réalisable jusqu’à l’âge de 50 ans – contre 43 ans en France. Une mère porteuse touche entre 10 et 12 000 euros pour « dédommagement », soit l’équivalent de 10 à 12 mois de salaire. Du côté des couples, le recours à une mère porteuse coûte entre 20 et 30 000 euros, défiant la concurrence ukrainienne et américaine.
La Grèce est devenue en quelques années « avant-gardiste » en matière de GPA : « tout est réglementé et encadré juridiquement ». «Seules la Grèce et la Grande-Bretagne sont dotées d’une juridiction en la matière», explique Takis Vidalis, membre du comité d’éthique, qui fut à l’origine du projet de loi sur les mères porteuses (2002).
Mais le système connait des défaillances, comme « l’absence de supervision des centres de procréation assistée par une commission nationale de contrôle, en sommeil depuis 2008 faute de personnel ». Autre bizarrerie : « depuis 2009, les questions autour de la gestation pour autrui ne sont pas régies par le ministère de la Santé, comme on pourrait le croire, mais… par celui du Travail! »
Le Figaro (Alexia Kefalas) 06-08-14 et Lapresse.ca (Sophie Makris AFP) 08-08-14