Grande-Bretagne : débat autour des grands prématurés

Publié le 17 Nov, 2006

Le Nuffield Council, l’une des principales organisations britanniques de bioéthique, vient de publier un rapport sur la réanimation des grands prématurés. Selon le Nuffield Council, 1% des enfants prématurés nés à 22 semaines survivent. Il préconise de ne pas réanimer les prématurés de 22 semaines (5 mois et demi)  et moins, sauf "à la demande des parents et après de longues discussions sur les risques et si les docteurs sont d’accord". Pour les enfants prématurés de 23 semaines, il propose que les parents choisissent ou non la réanimation de leur enfant. Pour les prématurés de 24 semaines, il suggère une réanimation systématique, sauf avis des parents et des médecins.

Face à ce "calendrier", les réactions d’inquiétude se multiplient. "Nous sommes inquiets d’une recommandation qui généralise les mêmes traitements pour tous", a fait savoir l’Eglise catholique et l’Eglise anglicane dans un communiqué commun. Andy Cole, directeur de l’association Bliss, spécialisée sur les grands prématurés, estime qu’"il est essentiel que chaque bébé soit traité en tant qu’individu et reçoive les soins appropriés".

"Nous ne pensons pas qu’une règle identique pour tous aide les parents et les prématurés. Chaque cas doit être considéré en fonction du contexte" a répondu la British Medical Association.

Le Pr Margaret Brazier, en charge de la présidence du rapport explique : "l’instinct naturel est d’essayer de sauver tous les bébés, même si les chances de survie sont faibles… Cependant nous ne pensons pas qu’il soit toujours bon de faire subir à l’enfant le stress et les douleurs de traitements invasifs s’il est improbable que son état s’améliore et que la mort est inévitable".

Le rapport du Nuffield Council en réaction à la proposition du Collège royal des obstétriciens et gynécologues qui réclamait un débat sur la légalisation de l’euthanasie pour les nouveaux-nés les plus lourdement handicapés, précise "mettre fin à la vie d’un nouveau-né ne doit pas être autorisé, quel que soit le sérieux de sa condition" (cf. synthèse de presse du 7/11/06 et synthèse de presse du 15/11/06).

La Croix (Eric Albert) 17/11/06 – Le Quotidien du Médecin 24/11/06

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