Le Parlement britannique examine aujourd’hui un projet de loi qui prévoit que la femme rencontre un conseiller et dispose d’une semaine de réflexion avant d’avorter. Cette mesure devra être votée à l’unanimité pour figurer dans l’agenda du Parlement.
Pour le Dr Anthony Cole, directeur de l’association anti-avortement l’Alliance pour l’éthique médicale, "la loi n’a aucune chance de passer" ; "mais si un grand nombre de députés s’expriment en sa faveur, cela pourrait envoyer un message fort au gouvernement".
En Grande-Bretagne, l’avortement a été légalisé en 1967, il y a 40 ans. Aujourd’hui, 1/3 des femmes de 45 ans ont avorté. Mais, désormais, "il n’est pas rare qu’un médecin refuse l’intervention". Ann Furedi, directrice du Service britannique de conseil à la grossesse (BPAS) qui pratique 50 000 avortements par an, déplore le manque de médecins : "nous avons de plus en plus de mal à recruter de jeunes médecins pour nos centres".
Cela s’explique notamment par le fait que peu d’étudiants en médecine choisissent d’apprendre à pratiquer des avortements et que "de plus en plus de médecins ne voient pas pourquoi, avec l’accès aisé et gratuit à la contraception, ils devraient encore rattraper les erreurs de femmes paresseuses", analyse Ann Furedi. Pourtant, ajoute-t-elle, "ils se trompent : la majorité de nos patients utilisent une méthode de contraception. Quelquefois, le traitement n’a pas été efficace, ou elles l’ont mal pris".
"Les praticiens réalisent de plus en plus que les enfants à naître sont déjà humains", complète le Dr Cole. 25% des médecins généralistes usent de la "clause d’objection" prévue par la loi.
Libération (Karine Le Loët) 05/06/07