Il y a 6 mois, une équipe de biologistes du King’s College de l’université de Londres a demandé à la Human Fertilisation and Embryology Authority (HFEA) l’autorisation de créer des embryons par clonage en introduisant les noyaux de cellules humaines dans des ovocytes animaux énucléés (cf synthèse de presse du 09/10/06). L’objectif avancé est de comprendre comment fonctionnent certaines maladies génétiques incurables comme la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson.
Les cellules seraient prélevées sur des patients malades et porteraient donc le gène responsable de la maladie. L’embryon formé ne serait pas complètement humain et serait dénommé "cybride" (fusion des mots cytoplasme et hybride).
Pour Stephen Minger, chercheur au King’s College, l’autorisation de "cybrides" offrirait aux scientifiques du monde entier un matériel biologique incomparable et quasiment illimité pour analyser une maladie, envisager des molécules thérapeutiques et les tester à large échelle sur ces modèles humains.
Ces recherches soulèvent évidemment d’immenses questions éthiques.
De son côté pourtant, le professeur Marc Peschanski estime que "les hybrides représentent une alternative intéressante. L’objectif est la recherche médicale. Faire croire que l’on fera de la thérapie cellulaire à partir d’hybrides, c’est agiter un chiffon rouge qui n’est pas réaliste".
La HFEA a lancé un site d’explication et de discussion sur son site Internet et organisé des conférences débats. Cette phase de concertation s’achèvera fin juin et la HFEA devrait alors donner son avis dans le courant de l’été.
NB : Il s’agit de création de clones hybrides homme-animal et délibérément conçus malades.
Le Monde (Sandrine Blanchard) 02/04/07 – BioNews 01/05/07