Mardi 26 janvier, le tribunal correctionnel de Blois a jugé une mère porteuse « accusée d’avoir escroqué deux couples homosexuels à qui elle n’a jamais remis les enfants ‘commandés’ ».
Aurore, cette jeune-femme du Loir-et-Cher, âgée de trente-sept ans aujourd’hui, « se présentait sous l’euphémisme de ‘nounou prénatale’ ». Elle avait déjà donné un bébé avant de se proposer d’en vendre, « juste [pour] donner du bonheur ».
En 2008, lorsqu’elle met au monde un cinquième enfant, « non-voulu », elle « préfère » le remettre « à un couple de parisiens sans contrepartie financière ». Ensuite, sous le pseudonyme « d’ange sincère » ou de « petite cigogne », elle propose ses services, cette fois rémunérés, sur un site internet.
Après un premier échec en 2009, elle accepte de porter l’enfant d’un couple homosexuel de Loire-Atlantique pour 15000 euros. Mais elle n’est pas présente à l’accouchement et prétexte que l’enfant est mort-né. Ce dernier a en fait été « confié à un couple homosexuel résidant au Luxembourg, à qui elle avait aussi promis l’enfant pour une dizaine de milliers d’euros ». Le scénario se reproduit avec deux autres couples en 2012.
Quand elle est interpellée et mise en examen pour escroquerie et tentative d’escroquerie en 2013, elle est en contact avec trois autres couples. « Le vice-procureur, Jean Demattéis, a requis un an de prison, dont neuf mois avec sursis, et 2000 euros d’amende avec sursis contre chacun des quatre couples. Le sort des enfants confiés est suspendu à des procédures en cours ». La décision sera rendue le 22 mars.
Le Figaro