Le Cambodge a gracié et renvoyé chez elles 13 femmes philippines qui avaient été emprisonnées pour avoir « tenté de devenir mères porteuses ». En 2016, le Cambodge a interdit « la maternité de substitution à des fins commerciales »[1]. Ces femmes faisaient partie d’un groupe de 24 femmes étrangères arrêtées par la police cambodgienne au mois de septembre et condamnées à quatre ans de prison le 2 décembre pour « tentative de trafic transfrontalier d’êtres humains » (cf. GPA : 13 femmes philippines condamnées au Cambodge). Elles sont arrivées aux Philippines le 29 décembre, trois jours après avoir été graciées.
Les femmes « et trois de leurs bébés » ont été accueillies dans un refuge pour les victimes de la traite, a déclaré le ministère philippin de la Protection sociale et du Développement dans un communiqué. Dix des femmes rapatriées sont encore enceintes. D’autres, qui ne l’étaient pas encore, avaient regagné les Philippines plus tôt.
Une « zone grise » et un marché
Phnom Penh souhaite que les mères, ou à défaut le gouvernement philippin, soient chargées de ces enfants. Si elles ne sont pas jugées en capacité d’élever ces bébés, ils pourraient être confiés à l’adoption, a indiqué le gouvernement philippin le 30 décembre. Le gouvernement essaie par ailleurs de les convaincre de témoigner dans le cadre de potentielles poursuites criminelles à l’encontre de ceux qui les ont recrutées mais que Manille doit encore identifier.
Aux Philippines, il n’existe aucune loi relative à la maternité de substitution. Ce qui crée « une zone grise juridique propice aux abus », considère le département de la Protection sociale. Et, en dépit de l’interdiction en vigueur au Cambodge, la « demande » reste élevée, notamment depuis la fin de la politique de l’enfant unique en Chine. Des couples sont ainsi prêts à payer 40 000 à 100 000 dollars pour trouver une mère porteuse cambodgienne.
[1] La pratique avait été interdite en Thaïlande l’année précédente
Sources : Taipei Times (30/12/2024) ; Straits Times (30/12/2024)