Suite à la restriction de l’accès à la GPA en Inde, le Mexique est « en passe de devenir le nouvel eldorado de la gestation pour autrui ». Depuis la légalisation de cette pratique en 1997 dans l’Etat de Tabasco[1], « des centaines de femmes, chaque année, louent leur ventre à des couples, souvent étrangers ». Ceux-ci sont « séduits par la qualité des services médicaux et les prix attractifs ». Mais pour les mères porteuses, « l’expérience n’est pas toujours rose ».
Les agences « spécialisées dans la prestation de services autour de la GPA » se multiplient depuis quelques années, « au détriment des femmes ». La législation « souple » de Tabasco ne surveille pas des agences qui « ouvrent et ferment boutique quand bon leur semble, pour parfois réapparaitre sous un nouveau nom ». Le « marché de la GPA » représente un véritable « business », une « mine d’or » : « ils considèrent les bébés comme un produit ». La faillite d’une agence en 2014 a en partie « levé le voile sur une industrie opaque et peu règlementée ».
Les mères porteuses sont d’abord attirées par l’aspect financier, et séduites par le discours des agences : « ils te parlent d’excellence, de bons traitements, de personnes aimables » témoigne Sofia, qui a « loué son ventre ». Mais « une fois les papiers signés, les choses se compliquent ». « Mal informées[2] et recrutées alors qu’elles sont dans le besoin », elles sont piégées par un contrat qu’elles ne peuvent abandonner sous peine de rembourser à l’agence toutes les dépenses engagées.
[1] Y compris pour les couples homosexuels et les étrangers.
[2] Notamment sur les enjeux physiques et psychologiques de la fécondation in vitro.
Le Figaro (01/07/2015)