Genre : des lois pour protéger les mineurs attaquées dans l’Alberta

Publié le 10 Déc, 2024

Au Canada, trois lois concernant le genre [1] ont franchi la dernière étape du débat législatif dans la province de l’Alberta. Adoptées par l’Assemblée le 3 décembre dernier, elles font l’objet de recours en justice.

Pas de traitement avant 16 ans

Parmi les mesures figurant dans ces textes, l’interdiction des bloqueurs de puberté et des traitements hormonaux pour les moins de 16 ans. « Nous pensons donc que prendre une décision permanente qui affectera leur fertilité est une décision d’adulte », explique la Première ministre de l’Alberta, Danielle Smith.

Pour les jeunes de cette tranche d’âge, le changement de prénom à l’école sera soumis à une autorisation parentale. Seule une « information » sera donnée aux parents à partir de 16 ans. En outre, les élèves n’assisteront pas à des cours sur « l’éducation sexuelle, l’identité de genre et l’orientation sexuelle » sans que leurs parents aient donné leur accord auparavant (cf. Education sexuelle à l’école : une place centrale pour la théorie du genre ?).

Enfin, les athlètes transgenres ne seront pas autorisées à concourir dans des compétitions amateurs féminines. Danielle Smith a déclaré que le gouvernement allait travailler avec les ligues sportives afin de mettre en place « des divisions mixtes ou neutres en termes de genre ».

Un recours en justice

Deux organismes [2] ont décidé de contester ces lois, les jugeant « discriminatoires ». Selon eux, elles violeraient les droits constitutionnels des personnes se déclarant transgenres et la Déclaration des droits de l’Alberta, notamment « le droit à ne pas subir de traitements cruels et inhabituels » et « le droit à la sécurité de la personne ».

Jojo Ruba, de l’association Parents and Kids Together, se réjouit au contraire de ces textes. « Nous devons être capables d’aimer et de faire preuve de compassion envers [les enfants transgenres]. Mais montrer de l’amour et de la compassion ne signifie pas que nous devons être d’accord avec tout ce qu’ils décident comme étant bon pour eux. Et nous pensons que ce sont les parents qui savent le mieux ce qu’il faut pour ces enfants ».

 

[1] The Education Amendment Act, 2024, the Health Statutes Amendment Act and the Fairness and Safety in Sport Act

[2] Egale Canada et la Fondation Skipping Stone

Sources : CBC, Andrew Jeffrey (04/12/2024) ; Radio Canada (08/12/2024)

Partager cet article

Synthèses de presse

PMA : une exposition plus fréquente à des médicaments susceptibles de causer des anomalies congénitales
/ PMA-GPA

PMA : une exposition plus fréquente à des médicaments susceptibles de causer des anomalies congénitales

Une étude révèle une raison pouvant expliquer pourquoi certaines grossesses obtenues via des techniques de PMA donnent lieu à des ...
Fin de vie : François Bayrou laisse le champ libre aux députés
/ Fin de vie

Fin de vie : François Bayrou laisse le champ libre aux députés

A l’occasion de son discours de politique générale, le Premier ministre a indiqué laisser le sujet de la fin de ...
« Nous avons tous été un embryon »
/ IVG-IMG

« Nous avons tous été un embryon »

Il y a cinquante ans, la loi Veil a dépénalisé l’avortement. Une victoire « comparable à celles de Pyrrhus » ...

 

Textes officiels

 

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres

Recevez notre lettre hebdomadaire

Recevez notre lettre hebdomadaire

Chaque semaine notre décryptage de l'actualité bioéthique et revue de presse.

Votre inscription a bien été prise en compte.