Dans la rubrique Rebonds du quotidien Libération, Marcela Iacub, juriste, réprouve le projet de loi proposant d’allonger de 2 à 10 ans le délai dont un enfant dispose, après sa majorité, pour entamer une action en recherche de paternité.
Elle explique qu’un tel projet va à l’encontre de la liberté du père de ne pas reconnaître sa paternité, liberté reconnue à la mère par l’avortement ou l’accouchement sous X. Marcela Iacub propose que l’homme qui ne veut pas assumer les conséquences de la grossesse de sa compagne, puisse être reconnu "géniteur sous X" afin de se protéger d’un recours de la part de l’enfant ou de la mère. Elle explique : "cette solution (…) semblerait moins barbare que de contraindre une femme à avorter"… Suite à un rapport sexuel, l’homme peut devenir père sans en avoir envie. En lui permettant d’être "géniteur sous X" il devient un simple donneur de sperme sans risque d’être père.
Marianne Gomez, dans La Croix, revient sur le dernier ouvrage de Marcela Iacub "L’empire des ventres" (cf. lettre Gènéthique n°58). L’auteur, au non du principe de la non discrimination des sexes, plaide pour "une paternité et une maternité entièrement volontaires et égalitaires, susceptibles d’effacer (…) les statuts sexués des parents". Pour elle, les actions humaines doivent être régies par la culture et non la nature ainsi "les corps deviendraient un moyen parmi d’autres de réaliser un projet parental".
Pour Marianne Gomez, une telle théorie conduit à faire des enfants "un bien que des parents, en position de toute puissance, échangent au gré de leurs humeurs". "A vouloir systématiquement endosser des postures intellectuelles décalées, Marcela Iacub en vient à défendre des théories indéfendables. Elle parle de "modernité familiale". Mieux vaudrait, ici, parler de régression".
Libération (Marcela Iacub) 25/01/05 – La Croix (Marianne Gomez) 25/01/05