Génétique : pourquoi Google se lance-t-il dans la collecte en masse de données ADN ?

Publié le 28 Juil, 2014

Après 23andMe et Calico (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 13 juin 2014), Google se lance dans un nouveau projet via Google X, son laboratoire d’expérimentation. Son projet est intitulé “Baseline Study” soit “étude comparative” en français. Google souhaite réaliser “la collecte d’informations sur l’ADN de centaine de personnes afin de déterminer le profil type d’un patient en bonne santé“. Ce projet est dirigé par le Dr Andre Conrad, scientifique spécialisée dans la biologie moléculaire, et entre 70 et 100 experts ont été recrutés. 

 

Il s’agit d'”aider les chercheurs à mieux détecter les éléments déclencheurs de maladies mortelles, comme les risques cardiaques ou les cancers“. Au départ, le projet impliquera une cohorte de 175 donateurs anonymes. Mais dans un futur proche, Google souhaite étendre sa collecte à des milliers de donateurs pour “créer une gigantesque base de données sur le corps humain“.

 

Le Dr Andrew Conrad explique qu’il travaille depuis près d’un an et demi sur le projet : “cela peut sembler contre-intuitif mais en étudiant la santé nous pourrions un jour être capables de mieux comprendre la maladie. Cette étude pourrait nous donner des indications sur la manière dont le corps humain reste en bonne santé ou tombe malade. Et ouvrir des pistes vers une meilleure détection et un meilleur traitement des maladies“. Concrètement, les volontaires fourniront aux chercheurs des échantillons de sang, de salive, de larme ou encore d’urine. 

 

Pour le cabinet d’études Forrester “ils veulent constituer une base de données de l’humain, une grande bibliothèque remplie d’informations génétiques et moléculaires“. 
Google aurait déjà mentionné que “les données récoltées seraient anonymisées, afin qu’elles ne soient pas utilisées par des compagnies d’assurance ou des employeurs qui souhaiteraient vérifier l’état de santé des personnes“. Mais ce n’est pas l’avis du cabinet Forrester : “ces données médicales seront très faciles à monétiser. Beaucoup d’entreprises seront prêtes à payer pour y avoir accès“. D’ailleurs, le journal Le Figaro souligne que “Google reste discret sur ses véritables intentions” après avoir mentionné que Google expérimentait un service de consultation médicale par visioconférence.  
 

 Lefigaro.fr (Lucie Ronfaut) 28/07/2014 – Le Monde (Jérôme Marin) 26/07/2014 – Sciences et avenir (Erwan Lecomte) 28/07/2014

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