France : grande étude sur la prématurité

Publié le 4 Mai, 2011

Une équipe mixte Inserm/Université Pierre et Marie Curie, lance cette semaine la plus grande étude jamais réalisée pour identifier les éventuelles complications liées à la grande prématurité. Epipage 2 ("Etude épidémiologique sur les petits âges gestationnels") suivra 4 000 enfants nés grands prématurés jusqu’à leur entrée au collège, dans 26 régions de France, dans l’espoir de repérer certains marqueurs biologiques liés à la prématurité.

Epipage 1, réalisée par l’Inserm en 1997, avait publié des résultats assez alarmants : 40% des prématurés présenteraient à l’âge de 5 ans un trouble moteur ou sensoriel ou un retard mental. Aux tests d’évaluation des capacités cognitives, 32% des prématurés avaient un résultat inférieur à 85 et 12% un résultat inférieur à 70 pour une moyenne de 100, contre respectivement 12 et 3% pour les enfants nés à terme.

Aujourd’hui, les professionnels concernés nuancent ces chiffres. Le Dr Pierre-Yves Ancel, responsable de l’étude de l’Inserm, constate que sur les 40% des prématurés qui présentent des retards divers, 5% seulement ont des formes sévères de déficience. Par ailleurs, le besoin de prise en charge est relatif au niveau de prématurité : 42% des enfants nés entre 24 et 28 semaines nécessitent une telle prise en charge pour 31% des enfants nés entre 29 et 32 semaines. Chez les enfants nés à terme, 16% ont besoin d’une prise en charge médicale, soulignent également les spécialistes, signifiant ainsi que naissance à terme n’est pas synonyme de naissance sans problème.

Les techniques de réanimation néonatale ont également changé ces dernières années : "Il n’est plus envisageable de faire naître une ‘crevette’ de 244 grammes, comme l’a osé, en 2004, une équipe de l’Etat de l’Illinois aux Etats-Unis…", constate le journaliste. Pour autant, il n’existe pas de consensus mondial sur l’âge limite de réanimation néonatale car "chaque solution comporte un risque, chaque décision est un choix difficile". Ainsi aux Pays-Bas, les médecins ont décidé de ne jamais réanimer un enfant de moins de 25 semaines. En Allemagne, par contre, il n’y a pas de limite fixe afin d’éviter toute attitude eugéniste. En France, un consensus s’est formé autour de 26 semaines, mais les médecins sont libres d’évaluer au cas par cas. L’avis des parents est systématiquement pris en compte.

L’Express.fr (Vincent Olivier) 04/05/11

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