Foetus stockés : inquiétude des parents

Publié le 9 Août, 2005

P lus de 500 familles ont appelé la cellule d’information mise en place par l’AP-HP pour savoir si leur enfant se trouvait parmi les 351 foetus ou enfants mort-nés retrouvés dans les bocaux, ou poches de formol,  à l’hôpital Saint Vincent de Paul. 15 ont eu confirmation que leur enfant se trouvait parmi les corps retrouvés. Pour les autres, l’hôpital n’a pas su leur dire quand leur enfant avait été incinéré.

Le père d’un enfant, mort à la suite d’une IMG,  témoigne qu’il a vécu "un vrai moment d’angoisse" à l’annonce de la nouvelle par la presse. Il a fini par savoir   que son bébé ne faisait pas partie de ceux retrouvés, mais il reste amer face à cette situation "Je me mets à la place des autres parents. Perdre un enfant, c’est assez dur. Mais le tuer une seconde fois, c’est encore pire."

Pour certaines familles, c’est comme si une partie du mécanisme du deuil avait été brisé" déclare le professeur Jean Navarro, directeur de la politique médicale de l’AP-HP. Les médecins et psychologues qui accompagnent les couples se sentent floués : "Pendant des années, nous avons accompagné des familles dans l’épreuve que constitue une interruption médicale de grossesse ou la perte d’un enfant à la naissance. Nous leur avions donné l’assurance que le foetus ou le corps de leur enfant serait incinéré par l’hôpital. Et ce n’est pas ce qui s’est passé. Alors forcément, on se pose la question : demain, ces familles pourront-elles nous refaire confiance ?"

"Heureusement depuis l’affaire, je n’ai pas eu à rencontrer une femme qui venait pour une IMG. Je ne sais pas ce que j’aurais pu lui dire," s’inquiète Jean-Philippe Legros, psychologue à l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul. " Dès qu’un diagnostic est grave ou qu’une IMG est prévue, on discute avec la mère. Elle note que son enfant est vivant. Comment va-t-il mourir, que devient le corps ? On lui explique. On lui raconte qu’après l’IMG, l’enfant sera nettoyé, vêtu des habits que les parents souhaitent. On dit des choses très précises, et jusqu’à présent on pouvait se le permettre car nous étions dans la confiance et nous nous en portions garants."

Le Monde 09/08/05 (Anne-Lyse Defrance) – Libération 06/08/05 – La Croix 12/08/05

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