Lors d’une fécondation in vitro, plusieurs embryons peuvent être réimplantés dans l’utérus maternel entraînant des grossesses multiples à risque (prématurité, séquelles neuropsychologiques…). Pour diminuer ce risque, le nombre d’embryons transférés est normalement limité à deux. Une équipe scandinave s’est interrogée sur l’opportunité de ne réimplanter qu’un seul embryon à la fois. Les chercheurs ont mené une étude sur 331 femmes, candidates à la FIV et âgées de 36 ans. Dans un groupe de femmes un seul embryon a été transféré et en cas d’échec, un deuxième embryon congelé-décongelé était implanté. Dans le groupe-contrôle, deux embryons étaient transférés.
Les taux d’obtention d’une naissance vivante sont proches dans les deux cas : 38,8 % chez les femmes du 1er groupe, 42,9 % chez les femmes du groupe-contrôle. En terme de grossesses multiples, la stratégie de l’implantation unique est évidemment "efficace" : 0,8 % de grossesses multiples dans le 1er groupe contre 33,1 % dans le groupe-contrôle.
Cette étude, publiée dans la revue New England Journal of Medecine*, montre que le transfert d’un seul embryon est une stratégie envisageable dans le cadre d’une fécondation in vitro avant 37 ans. En Suède, l’implantation d’un seul embryon est devenue la règle depuis 2 ans chez les femmes de moins de 36 ans.
* « Elective single-embryo transfer versus double-embryo transfer in vitro fertilization. », Owen K. Davis – M.D, N. Engl. J. Med. 2004; 351: 2392-402.
NDLR : Le corollaire d’une réimplantation d’un seul embryon à la fois pour limiter les grossesses multiples n’est-il pas l’augmentation des stocks d’embryons congelés ? A moins qu’on décide de produire moins d’embryons… La loi de bioéthique 2004 permet la recherche sur les embryons congelés surnuméraires sans projet parental.
Jim.fr (Dr Cécile Dupin) 07/12/04