Le Royaume Uni a autorisé en février dernier la « fécondation in vitro à trois parents » (cf. Gènéthique du 4 février 2015). Ce vote à la chambre des Communes constituait une première mondiale, validée par la Chambre des Lords le 23 février. Mais la présidente de la HFEA Sally Cheshire avait alors déclaré : « La technique ne sera pas disponible dans l’immédiat, la HFEA devra concevoir et mettre en œuvre une procédure pour les établissements hospitaliers qui seront autorisés à pratiquer cette méthode ». Ce sera chose faite le 29 octobre.
Pour l’occasion, le Telegraph publie une tribune de Madhumita Murgia qui revient sur les débats qui ont précédé l’autorisation de la FIV à trois parents : « Le débat a été dur, et la raison est claire : c’est essentiellement de l’eugénisme, la science qui consiste à améliorer la qualité génétique de la population humaine ». Cependant le Telegraph balaye ces débats et propose une nouvelle vision de l’eugénisme : « L’eugénisme n’est pas un gros mot », « on peut envisager l’eugénisme comme la manipulation du génome de façon à résoudre les crises sanitaires comme la drépanocytose, et offrir des vies plus longues et plus heureuses à des enfants qui auraient été condamnés avant même leur naissance ».
Note de Gènéthique :
La FIV à trois parents « peaufine le raffinement eugénique en attendant de créer un être humain sans défaut » (cf. FIV à trois parents ou la “mentalité eugéniste” de nos sociétés).
De nombreux scientifiques et personnalités ont mis en garde le Royaume Uni contre les dérives de cette technique (cf. Gènéthique du 3 février 2015, 5 février 2015, 6 févier 2015).
The Telegraph (26/10/2015) ; Science&Santé (27/10/2015)