Ils sont philosophes, juristes, médecins, éthiciens, psychologues, anciens ministres, responsables associatifs ou encore proches de patients, ou malades eux-mêmes. Dans un ouvrage collectif, ils unissent leurs voix, leurs réflexions, pour éclairer les enjeux des fins de la vie. Pour intercéder contre la tentation du renoncement. Pour rappeler à la démocratie ses devoirs.
« Notre vigilance collective devrait se soucier de nos concitoyens délaissés en pleine vie, ceux qui parfois revendiquent le droit à la mort faute d’être reconnus dans la plénitude de leurs droits à la vie », plaide le professeur Emmanuel Hirsch qui a coordonné cet ouvrage. L’ancien ministre Jean Leonetti met en garde contre la triple rupture : médicale, législative et anthropologique, que constituerait la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté.
Le lecteur trouvera dans cet ouvrage des contributions riches et diverses, entre réflexion et témoignages, toujours engagées. Elles ne défendent pas une position monolithique mais apportent différents éclairages : certains demanderont d’approfondir la réflexion [1]. On soulignera au passage le chapitre, indispensable, dédié à la maladie de Charcot, tant invoquée pour justifier un changement de législation. Or « suggérer que ces patients sont laissés seuls face à leur sort déforme gravement la réalité ».
Face à de puissantes idéologies qui voudraient prétendre que le « droit à disposer de son corps » jusque dans la mort ne regarde que soi-même, négligeant ce qui se joue pour la société tout entière et le danger extrême que cela représente pour les plus vulnérables d’entre nous, les contributeurs à cet ouvrage veulent proposer une « amarre [qui] puisse résister ».
« En plaçant la fin de vie au cœur du projet démocratique, ce livre engage à penser une société qui ne détourne pas le regard devant la souffrance, mais qui choisit de la reconnaitre, de l’accueillir et de la porter ensemble. » Un appel insistant, contre vents et marées, avant qu’il ne soit trop tard. Chacun aura été prévenu.
Edition : Cerf
Date : avril 2025
Nombre de pages : 608
[1] En ce qui concerne l’évocation du protocole Maastricht III (cf. Le protocole Maastricht III en France: retour vers une “technicisation de la mort”), la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès (cf. La sédation, une aide pour accompagner fin de vie ou un instrument pour y mettre un terme ?), ou encore l’« exception » d’euthanasie (cf. Peut-on justifier une « exception d’euthanasie » ?).
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