Alors que deux-tiers des Britanniques seraient en faveur de la proposition de loi britannique visant à autoriser le suicide assisté selon un sondage du Sunday Times (cf. Fin de vie : les sondages « ne procurent jamais une vérité de l’opinion »), Dignity in Dying, un organisme qui milite pour l’« aide à mourir », a reconnu avoir « fourni des services de conseil pour les scénarios de Casualty et de Coronation Street [1]» (cf. La promotion du suicide et de l’euthanasie en prime time sur le service public). Ainsi, en septembre l’année dernière, une intrigue de Casualty tournait autour d’une ambulancière qui a « aidé » un personnage à mettre fin à ses jours en Suisse. Deux mois plus tôt c’est un autre personnage de Coronation Street, atteint de troubles dégénératifs, qui demandait à son compagnon, un archidiacre, de « l’aider à mourir ».
Pour le Dr Amy Proffitt, médecin en soins palliatifs, ces épisodes risquent « d’effrayer le public en lui faisant croire que la douleur et la souffrance sont la seule perspective lorsqu’ils approchent de la fin », ce qui « ne correspond tout simplement pas à la réalité », assure-t-elle (cf. Euthanasie : « ne pas se laisser enfermer dans le piège du choix truqué entre mourir ou souffrir »).
Le Dr Matthew Doré, qui exerce également en soins palliatifs, dénonce de son côté les fonds consacrés « à des campagnes en faveur de changements juridiques et à des feuilletons télévisés visant à faire de l’ingénierie sociale », « tout en négligeant les efforts visant à améliorer les soins pour les personnes qui souffrent aujourd’hui dans un contexte de graves pénuries dans le domaine des soins, du NHS et des soins palliatifs » (cf. « Diana. Elle n’a pas choisi sa mort » : une campagne pro-euthanasie suscite l’indignation outre-Manche).
[1] NDLR : Il s’agit de séries télévisées à succès. Casualty est diffusée depuis 1986 et recense 38 saisons. De son côté, Coronation street a débuté en 1960 et enregistre 60 saisons.
Sources : BBC (24/11/2024) ; The Telegraph, Janet Eastham (23/11/2024)