Fin de vie : Alain Claeys auditionné au Sénat

24 Juin, 2025

Après Jean Leonetti (cf. Jean Leonetti face au Sénat : Cette loi « ne peut en aucun cas être dite une loi de fraternité »), c’est Alain Claeys, le second auteur de la loi de 2016 relative à la fin de vie, qui a été auditionné par la commission des affaires sociales du Sénat mardi 24 juin.

Depuis 20 ans, deux mots ont guidé le législateur sur la question de la fin de vie : solidarité et autonomie. « Je n’oppose pas ces deux termes, ils sont absolument complémentaires », considère l’ancien député socialiste.

La loi Claeys-Leonetti : une loi mal appliquée ?

Alain Claeys est revenu sur ses divergences avec Jean Leonetti, en particulier au sujet de la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès. Là où l’ancien élu estime qu’il s’agit déjà d’une « aide à mourir », Jean Leonetti défend une pratique dont l’intention est de soulager, ce qui l’oppose radicalement aux pratiques euthanasiques qui visent à mettre fin à la vie du patient.

L’ancien député estime en outre que la loi de 2016 est mal appliquée. Preuve en est selon lui le fait que les directives anticipées ne concernent que 12% de la population ou encore ce qu’il qualifie de « réticences » du monde médical vis-à-vis de la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès.

Un manque de culture palliative

Tout au long de son audition, l’ancien élu déplore le manque de culture palliative en France. Or les soins palliatifs devraient être intégrés pleinement dans les hôpitaux, « dès le curatif » : « c’est cela l’enjeu » juge Alain Claeys.

L’ancien député aurait préféré que la loi relative aux soins palliatifs ne soit pas séparée de celle sur l’« aide à mourir ». « Est-ce que d’un point de vue éthique on peut accepter une aide active à mourir ? » Pour le membre du CCNE dont le mandat vient d’être renouvelé (cf. CCNE : les nominations publiées au Journal officiel), la réponse est positive (cf. Audition du CCNE : la caution des promoteurs de l’euthanasie).

« Ce chemin le moins pire, on ne peut pas refuser à une personne de se poser cette question », considère Alain Claeys. Faut-il pour autant imposer à chacun de devoir se poser cette question ? Car le risque est réel : celui de suggérer que certaines vies ne valent pas la peine d’être vécues (cf. Fin de vie : « ayez le courage de nous laisser vivre ! » ; « Droit à l’aide à mourir » : « cette loi nous indique froidement la porte de sortie »)

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