Fin de vie : la ministre expose ses convictions

18 Jan, 2024

Interrogée le 17 janvier au sujet de la fin de vie, un dossier sensible dont elle est désormais en charge, Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités (cf. Catherine Vautrin devient ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités : une nomination qui interroge), a exposé ses convictions dans un entretien à Europe 1 et CNews.

« Je n’ai pas d’opposition » à l’euthanasie

Rappelant les deux volets du projet de loi (cf. Projet de loi sur la fin de vie : le président annonce deux textes distincts), la nouvelle ministre a indiqué que celui sur les soins palliatifs lui semble « une évidence ». « Nous devons avancer rapidement sur ce sujet » a-t-elle confirmé (cf. Fin de vie : Les soins palliatifs, « parent pauvre de la médecine »).

« Il y a un deuxième sujet, c’est l’aide active à mourir. Là-dessus, je n’ai pas de difficultés personnelles à aborder ce sujet » a ensuite poursuivi Catherine Vautrin. « Je n’ai pas d’opposition » à l’euthanasie, a précisé la ministre.

« Evidemment que nous devrons légiférer d’une main tremblante parce que sur des sujets aussi importants que celui-là, comme le disait Montesquieu, il faut être extrêmement vigilant » a-t-elle déclaré (cf. Fin de vie : « à vouloir légiférer de façon (pseudo) compassionnelle », on permet une « épouvantable aberration »).  « Notre société a évolué. Nous devons accompagner ces évolutions avec prudence, bien évidemment, là encore avec dialogue et respect » ajoute la ministre. Le projet de loi « devra être extrêmement précis ». Il faudra « travailler avec beaucoup d’écoute, beaucoup de réflexion et bien évidemment cadrer les choses » (cf. Fin de vie : un « dialogue de sourds » entre les soignants et le gouvernement), en respectant les convictions des médecins comme celles des Français (cf. 800.000 soignants s’opposent à l’euthanasie).

Anciennes positions

Sur différents sujets de société, dont celui de la fin de vie, l’ancienne député LR avait pourtant défendu des positions « conservatrices ». En 2004, dans le cadre des débats de la loi Léonetti, Catherine Vautrin, qui était alors secrétaire d’Etat aux personnes âgées, avait ainsi considéré que les démarches « d’euthanasie active » évoquées étaient « inacceptables ». Elle avait notamment dénoncé l’ouverture d’une « boite de Pandore des tentations eugénistes ». Des convictions qu’elle semble avoir désormais oubliées.

Catherine Vautrin pourrait gérer le dossier de la fin de vie avec l’ancienne ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, pressentie comme ministre déléguée de la Santé. Celle-ci n’a jamais caché ses convictions en faveur de l’euthanasie. En 2021, elle a ainsi soutenu un appel de parlementaires afin de poursuivre l’examen d’une proposition de loi visant à légaliser l’euthanasie en France (cf. La PPL Falorni tombe en désuétude – le spectacle exagéré des promoteurs de l’euthanasie).

La présentation du projet de loi devrait avoir lieu « en février » (cf. Fin de vie : Agnès Firmin Le Bodo précise les contours du projet de loi), après l’annonce « en janvier » d’un plan décennal sur les soins palliatifs (cf. Plan décennal sur les soins palliatifs : un nouveau cadre ?). Pourtant, mardi soir, lors de sa conférence de presse, Emmanuel Macron n’a pas évoqué le sujet (cf. Fin de vie : le président de la République « assume de prendre le temps »).

 

Sources : Europe 1 (17/01/2024) ; AFP (17/01/2023) ; Famille Chrétienne, Agnès Pinard Legry (17/01/2023)

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