[Film] Tu ne tueras point : l’objection de conscience entre les lignes

Publié le 23 Jan, 2017

Sorti sur les écrans le 9 novembre dernier, le film « tu ne tueras point » a dominé la fin de l’année 2016. Ce film raconte l’histoire d’un objecteur de conscience qui choisit de servir son pays engagé dans la seconde guerre mondiale, sans porter d’arme.

 

Si le cas relaté, d’autant plus saisissant qu’il retrace une histoire vraie, s’inscrit dans un cadre militaire, les règles qu’il suit sont transposables au domaine de la santé : ce qui est en cause, c’est le refus de porter atteinte à une vie humaine.

 

Le film montre clairement que l’objection n’est pas une désertion, une façon d’échapper à la guerre, de se protéger ou, plus largement, un refus d’appliquer la loi pour un motif futile, mais un véritable acte de courage qui met au défi ceux qui entourent l’objecteur. Desmond Doss, le héros du film, se sent concerné par la guerre et les évènements qui bousculent son pays. Comme d’autres jeunes autour de lui, il veut s’engager, mais en soignant les blessés et, sans toucher une arme. Il refuse de prendre les armes, parce qu’il refuse de tuer.

Cependant, en faisant ce choix, il n’agit pas en irresponsable. Sa décision n’est ni un coup de tête, ni un désir romantique, c’est le fruit d’une vie confrontée sans cesse à la violence où le héros aura lui-même éprouvé qu’elle peut aussi le détruire. Et devant l’incrédulité et l’incompréhension de sa hiérarchie militaire, il va assumer les conséquences de son refus.

 

Desmond n’est pas un provocateur. S’il manifeste son opposition à ce qui lui est demandé, il ne cherche pas à aggraver une situation qui, en le condamnant à la prison, menace de lui faire manquer son objectif : soigner les blessés sur le front. Bien au contraire. Alors qu’il  a été passé à tabac pendant la nuit, son capitaine ayant tout mis en œuvre pour le décourager et l’inciter à rentrer chez lui, il ne dénonce aucun de ses compagnons. Le visage et le corps tuméfié, il dit juste : « J’ai le sommeil lourd ». Il cherche une solution qui respecte sa conscience et c’est finalement l’intervention de son père, soldat détruit de la guerre de 14, qui, au cours du procès militaire, lui permettra de rejoindre son unité pour aller au bout de son engagement non violent, au cœur même du carnage.

 

En situation d’objection, l’objecteur fait souvent l’expérience de la solitude qui, quelle que soit la tournure des évènements, le place ultimement face à sa conscience. Cette solitude, Desmond y est particulièrement confrontée quand, Dorothy, qu’il devait épouser le jour où il est mis aux arrêts, lui rend visite en prison pour lui demander de renoncer à cette guerre. Cette expérience de la solitude n’a cependant rien à voir avec l’enfermement, ou le repli sur soi. De fait, le désir de Desmond est centré sur l’autre : soigner, soulager, sauver autant que possible.

 

Cause de ses actes, Desmond est en pleine possession de sa liberté humaine. Il est libre. Ce qui le conduira à un acte suprême de bravoure : alors que tous les soldats sans exception se sont repliés, alors que chacun sait que la centaine de blessés restée sur la corniche sera achevée par l’ennemi au petit matin, Desmond, reste seul sur un champ de bataille dévasté. Il sauvera sans distinction… et sans rancune des humiliations passées, la vie de 75 hommes, dont 2 japonais. Jusqu’au bout, il reste fidèle à la vérité de l’acte bon qui soutenait toute son action… jusqu’à l’héroïsme.

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