Extension du diagnostic pré-implantatoire : une dérive dangereuse vers l’eugénisme alerte Jean-Marie le Méné

Publié le 7 Oct, 2019

Toute procédure de procréation médicalement assistée (PMA) pourrait inclure un diagnostic pré-implantatoire (DPI) étendu au dépistage d’aneuploïdies (DPI-A), c’est-à-dire aux anomalies du nombre de chromosomes et donc de la trisomie 21. Cette possibilité sera débattue au Parlement lors de l’examen de la loi de bioéthique. Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, prévient : ce point « ne concerne pas que le monde scientifique mais pose une question de fond à la société ». En effet, aujourd’hui « seule l’anomalie génétique héréditaire dont les parents sont porteurs peut être recherchée ». Ce qui exclut de fait la recherche de la trisomie 21 qui « n’est pas héréditaire mais accidentelle ».

Cette extension possible du DPI visant seulement la trisomie 21 a pour le moment été rejetée en commission, avec le soutien d’Agnès Buzyn qui considère cette extension comme « une dérive eugéniste claire ». Jean-Marie Le Méné craint cependant que cet amendement ne revienne en séance « car il s’agit d’une demande récurrente des praticiens et biologistes de la reproduction » dont la motivation « à la fois scientifique et médicale est critiquable ».

 

En effet, l’argument avancé sur le plan scientifique est le risque accru de fausses couches quand l’embryon est porteur d’aneuploïdie. Cet argument non étayé scientifiquement, est d’autant plus discutable qu’« il est courant que ces anomalies se régularisent d’elles-mêmes dans les premiers jours de développement de l’embryon, avant l’implantation ». Qui plus est, il existe un risque réel d’éliminer des embryons non porteurs d’aneuploïdie (le risque de faux positif), ou d’abimer les embryons, en les rendant non viables.

 

Sur le plan médical, le DPI-A « serait « important » pour la santé de l’enfant », puisque « permettant d’éviter l’avortement inéluctable d’un enfant trisomique ». Au mépris de la décision de la femme.

 

Pour Jean-Marie Le Méné, « à l’heure de l’inclusion, la revendication du DPI-A établit une liste de prescriptions de certains profils renforce l’élaboration d’un contrôle de normalité génétique et renvoie une image déplorable de la trisomie 21. Enfin, et surtout, on connaît l’enjeu financier pour les marchands de tests. La solution proposée interroge sur les motivations réelles de cette nouvelle étape du plus radical et lucratif dépistage de l’histoire, celui de la trisomie 21 ».

FigaroVox (04/10/2019) – Projet de loi bioéthique : « La trisomie une fois encore stigmatisée »

 

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