Extension de la PMA, l’Ordre des Médecins évoque la “souffrance des femmes”

Publié le 19 Sep, 2018

L’Ordre des Médecins ne s’oppose pas à l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires. Ce sont les propos de ses responsables juste avant leur audition aujourd’hui à l’Assemblée Nationale.

 

Le docteur Jean-Marie Faroudja, président de la section éthique et déontologie du Conseil national de l’Ordre des médecins, explique que pour lui  « le rôle des médecins est d’apaiser les souffrances, qu’elles soient physiques ou psychologiques. Or, le désir d’enfant est une souffrance. » Niant l’existence d’un « droit à l’enfant », il ne voit qu’un « droit d’accéder à une technique médicale spécialisée ». Il explique même au journal La Croix qu’« il n’est pas dans notre rôle de dire ce qui est bien ou ce qui est mal. L’Ordre des médecins n’est pas une instance moralisatrice. ». Il conclue donc que « si la société veut une AMP élargie, (…) c’est à elle de trancher ».

 

« Bien entendu il y a une souffrance chez certaines femmes, mais il faut prendre en considération l’intérêt supérieur de l’enfant », réagit Raphaël Nogier, médecin lyonnais à l’origine d’une pétition signée par 1 700 médecins pour s’opposer à l’extension de la PMA au nom de la défense du « rôle de la médecine ». L’intérêt supérieur de l’enfant, c’est aussi ce que l’Académie de Médecine appelle à considérer en priorité : dans sa contribution envoyée au CCNE[1] au Printemps, celle-ci insiste sur le fait que « l’assistance médicale à la procréation avec donneur prive volontairement l’enfant de la relation structurante avec deux adultes de sexe différent ».

 

Bertrand Galichon, président du Centre catholique des médecins français (CCMF), qualifie de « pas très sérieux » le positionnement de l’ordre des médecins, et craint une « remise en cause fondamentale de la place des soignants dans la société » : « Allons-nous vers un horizon où les médecins seront simplement tenus de répondre aux demandes de la société sans pouvoir réfléchir sur leur fonction première ? ».

 

Et la clause de conscience des médecins ? « Nous ne sommes pas là pour répondre à n’importe quelle demande. À partir du moment où on tient de tels propos, on met clairement en danger la clause de conscience », déplore Bertrand Galichon. En effet, le Dr Faloudja estime que si « le refus doit être possible dans certaines circonstances, il ne doit jamais reposer sur la seule orientation sexuelle des patients », car ce serait « contraire aux règles de la déontologie ».

 


[1] Comité consultatif national d’éthique.

La Croix, Loup Besmond de Senneville (19/09/2018)

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