Euthanasies en Belgique : « Le contrôle est inefficace, c’est la loi qu’il faut remettre en cause »

Publié le 2 Nov, 2015

Laura, 24 ans, avait demandé cet été l’euthanasie car elle souffrait de pensées suicidaires (cf. Gènéthique du 1er juillet et 5 aout 2015). Simone, à la veille de ses 85 ans a été euthanasiée car elle ne supportait plus de vivre depuis le décès de sa fille (cf. Gènéthique du 28 octobre 2015). Ces histoires emblématiques ne sont sans doute pas des « cas isolés », et prouvent qu’en Belgique, « le contrôle [de l’euthanasie] à posteriori est inefficace ». « La loi sur l’euthanasie ne fonctionne pas », conclue Xavier Lombard.

 

Il remet en cause la commission fédérale de contrôle de l’euthanasie, « assaillie de critiques de l’étranger », mais aussi « attaquée à l’intérieur du pays » : cette commission est « incapable d’enrayer les milliers d’euthanasies non-déclarées annuellement », avouent ses propres membres.

 

La « partialité » de cette commission est apparue au grand jour la semaine dernière, avec le 1er cas en 13 ans transféré au parquet (cf. Gènéthique du 28 octobre 2015). « Noyautée par les lobbys pro-élargissement de la loi », au sein de la commission les « conflits d’intérêts sont prégnants » et elle s’est d’ailleurs montrée « incapable de rassembler suffisamment de membres répondant au profil légal ». Peut-on accorder du crédit à une institution qui « déplore ouvertement qu’une de ses actions pourrait avoir pour conséquence d’inciter les médecins à respecter strictement la loi et à appliquer un principe de précaution » ?

 

Pour Xavier Lombard, la décision de transférer un cas au parquet aurait pu être « le signe d’un réveil tardif mais salutaire ». Mais « force est de constater qu’elle n’avait guère le choix », et qu’« il n’a en réalité jamais été question que la commission ne joue réellement son rôle : contrôler et faire respecter la loi ». Certain membres ont d’ailleurs déjà déclaré que « ce procès devrait être le signal d’un débat pour l’élargissement de la loi au suicide assisté ».

 

Plutôt que de chercher une raison d’accorder son crédit à la commission, Xavier Lombard appelle donc à « remettre en cause la loi, elle-même ».

 

Le Vif (2/11/2015)

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