“Euthanasie palliative” : La position inquiétante de la nouvelle présidente du Centre national des soins palliatifs

Publié le 21 Avr, 2016

Le Dr François Bertin-Hugault, porte-parole du mouvement convergence soignants-soignés pour le collectif « soulager mais pas tuer », est revenu sur la nomination par Marisol Touraine, Ministre de la santé, de Véronique Fournier, directrice du centre d’éthique de l’hôpital Cochin, à la présidence du nouveau Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie.

 

Le Dr Véronique Fournier s’est prononcé en faveur d’une « euthanasie palliative », une idée « la plus dangereuse qui soit » pour le Dr François Bertin-Hugault qui estime que « c’est justement tout le risque du débat sur la nouvelle loi fin de vie que d’infiltrer l’euthanasie dans les soins palliatifs, alors que les deux pratiques sont, et doivent demeurer incompatibles ». Pour lui, « accoler le qualificatif palliatif au mot euthanasie, c’est utiliser les soins palliatifs comme un Cheval de Troie de l’euthanasie, en laissant croire qu’il y aurait des euthanasies qui relèveraient des soins palliatifs. Ne pas provoquer la mort, c’est justement la ligne rouge qui doit protéger l’éthique des soins palliatifs : il s’agit de soulager sans tuer ». « Au-delà de sa personne, cette nomination confirme toutes les ambiguïtés que nous avons relevées à propos de cette nouvelle loi fin de vie ».

 

Le choix du gouvernement de nommer nomination de Véronique Fournier à la tête de ce nouveau centre est « propre à tirer la loi fin de vie vers l’euthanasie, contrairement aux dénégations de Jean Leonetti ».  De même, au-delà des déclarations d’intentions de la nouvelle présidente qui ne souhaite pas en profiter « pour faire passer des convictions personnelles » : « distinguer fonction et conviction relève tout de même d’une alchimie compliquée sur des sujets aussi sensibles ».

 

Si le Dr François Bertin-Hugault reconnait que « tout médecin est confronté un jour ou l’autre à la tentation d’euthanasier un de ces patients », il ajoute que « proposer une euthanasie à un malade est un aveu d’impuissance souvent lié à un manque de compétence ou un manque de moyen ». Le véritable enjeu se situant dans « le respect de la dignité de ce malade qui demande à mourir [et qui] passe avant tout par le temps que vous lui accorderez, et la qualité de l’écoute que vous lui apporterez pour le comprendre et l’apaiser, sans jugement ». Aussi il lui semble primordial de repenser les moyens concrets pour que le système de santé puisse permettre un meilleur accompagnement des patients. 
 

Atlantico (21/04/2016)

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