Un ingénieur italien de 51 ans, Ezio Forzatti vient d’être acquitté de l’accusation d’homicide involontaire prémédité pour laquelle il avait été condamné après avoir débranché le respirateur artificiel qui maintenait en vie son épouse. Cette dernière avait été victime en 1998 d’une hémorragie cérébrale qui l’avait plongée dans un coma déclaré irréversible auquel mettait fin son mari quelques jours plus tard.
Au cours de son procès l’ingénieur a justifié son geste en déclarant “cela n’a rien à voir avec l’euthanasie. C’est une tragédie personnelle intime“. Le tribunal d’appel a pour sa part estimé que l’accusation n’avait pas apporté la preuve que la femme était encore en vie au moment du geste de son mari.
Pour le ministre de la santé, “l’euthanasie ne saurait être admise en aucun cas“. Il préconise “un testament biologique” permettant au malade en état de lucidité de refuser tout acharnement thérapeutique. Au contraire, son prédécesseur voit dans l’acte de Forzatti “un geste d’amour et de courage” et invite à laisser au malade une “absolue nécessité de choisir son destin”. Quant à l’Église, elle craint que ce verdict n’entraîne une banalisation de l’euthanasie.
Le Figaro (Richard Heuzé) 25/04/02 – Le Monde (Danielle Rouard) 01/05/02