Euthanasie : des députés mettent la pression au gouvernement

Publié le 10 Mai, 2021

Vendredi 7 mai, 297 députés ont demandé au Premier ministre que soit inscrite à l’ordre du jour la proposition de loi portée par Olivier Falorni visant à autoriser l’euthanasie (cf. La PPL Falorni tombe en désuétude – le spectacle exagéré des promoteurs de l’euthanasie). Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur de France, chargée de la citoyenneté, Olivier Dussopt, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargé des Comptes publics, et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargée de l’Industrie, ont apporté leur « soutien » à ces députés.

« Nous ne pensons pas que cette loi se prête à un débat de campagne électorale », estiment ces députés. « Le débat mérite d’avoir lieu », a répondu Olivier Véran, ministre de la Santé, jugeant le sujet « sensible », mais il a « besoin de temps ». Le ministre a « cependant promis une meilleure application de la loi française actuelle, dite Claeys-Leonetti, adoptée en 2016 » qui prévoit la possibilité de mettre en œuvre « une sédation profonde et continue pouvant mener à la mort ».

Des sophismes pour brouiller les cartes

Bruno Couillaud, Professeur des Facultés, dénonce les « sophismes » de la proposition de loi. « Aide active à mourir » : « maquillée sous cette ambigüité, la loi sera acceptée dans l’opinion », pronostique-t-il. Une « acrobatie de langage où un même vocable désigne une chose (attenter directement à sa vie en la supprimant : l’euthanasie) tout en en laissant penser une autre (être présent auprès de celui qui meurt en l’aidant de mille façons : soins palliatifs, antidouleurs, etc.) » (cf. Euthanasie, soins palliatifs : « La loi envoie un message »).

Pour Bruno Couillaud, « il ne s’agit pas d’autoriser les médecins à pratiquer l’euthanasie, mais d’utiliser la loi pour élargir le domaine des actes médicaux jusqu’à la mort, c’est-à-dire de transgresser les limites de la médecine et d’en changer la nature » (cf. Euthanasie : des médecins disent non, et ils ne sont pas les seuls). Quelque chose qu’il est « absurde » de demander aux parlementaires estime le professeur, « à moins de considérer qu’il appartient à la loi de changer la nature des choses ».

 

Sources : AFP (07/05/2021) ; L’Homme nouveau, Bruno Couillaud (08/05/2021)

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