Dans La Croix, le père Patrick Vespieren, responsable du département d’éthique biomédicale du Centre Sèvres, répond à la question "que répondre à une personne qui demande qu’on l’aide à mourir ?", alors que le cas de Chantal Sébire relance le débat sur la légalisation de l’euthanasie.
Patrick Vespieren rappelle d’abord que toute loi est générale et qu’il est nécessaire de mesurer les conséquences qu’aurait ici une évolution de la législation. Demander à une tierce personne d’abréger la vie d’un patient aboutirait à un homicide volontaire. Or, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a déjà souligné "la valeur fondatrice de l’interdit du meurtre". Par ailleurs, notre société reconnaît la nécessité de développer les soins palliatifs et "on ne peut pas à la fois souhaiter cette mobilisation et dire que, dans les cas difficiles, il deviendrait possible de donner la mort". "La dépénalisation de l’euthanasie entraînerait une démobilisation du monde médical."
Cette problématique renvoie aussi à la prise de conscience de la vulnérabilité de nombreuses personnes, vulnérabilité qui ne concerne pas uniquement les personnes en fin de vie et "ouvrir la possibilité d’une aide médicale à mourir, ce serait les sommer de choisir, les inviter au sacrifice, si l’on peut dire"…
La Croix (Bernard Gorce) 29/02/08