Euthanasie au Québec : « Qui appuiera sur le piston de la seringue ? »

Publié le 22 Oct, 2015

Au Québec, la loi 52 adoptée le 10 juin 2014 entrera en vigueur en décembre 2015 (cf. Gènéthique du 10 juin 2014). Cette loi prévoit l’aide médicale à mourir d’adultes en fin de vie et sujets à des souffrances exceptionnelles et incurables. Elle prévoit également une clause de conscience pour les médecins.

 

Déjà dénoncée par les professionnels de santé canadiens, cette loi suscite le « malaise » dans les services de soins palliatifs : « Je suis allé en médecine pour aider les patients à vivre, pas pour les tuer », explique Nicholas Newman. Il poursuit : « les malades âgés sont extrêmement vulnérables. Lorsqu’ils entrent à l’hôpital, ils ont l’impression d’être un fardeau. Ils risquent donc de choisir l’euthanasie par dépit. Seront-ils vraiment en mesure d’exercer leur libre arbitre ? »

 

Ce médecin « fait partie des quelques 650 signataires du collectif de médecins qui a déposé, en 2014, une requête pour faire invalider la loi devant la Cour supérieure de Montréal ». Cette requête a depuis été suspendue et « l’euthanasie médicalement assistée est désormais considérée comme un droit constitutionnel », par une décision de la Cour Suprême du Canada. Cette décision « s’assortit d’une obligation pour la profession médicale de fournir l’injection létale, ce qui menace le droit à l’objection de conscience », déplore Nicholas Newman.

 

Dans les services de soins palliatifs, « l’immense majorité des intervenants se sont prononcés contre la loi ». L’Association québécoise pour le droit de mourir dans la dignité « a d’ailleurs été incapable de fournir le nom d’un seul médecin de soins palliatifs acceptant de témoigner en faveur du droit à l’aide à mourir ». Par cette opposition, ils témoignent du fait que « l’euthanasie est contraire à leur philosophie qui est d’accompagner le malade jusqu’au bout ».

 

Pour l’heure, la « confusion règne » sur la mise en œuvre de la loi 52 : les hôpitaux publics « devront se plier à la loi », mais « qui appuiera sur le piston de la seringue ? »

Quebec science (22/10/2015)

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