Pierre Leymarie, ancien chef du département génétique et reproduction au CHU de Caen et Nathalie Leporrier, maître de conférences en génétique au CHU de Caen réagissent dans Le Monde à l’interview du professeur Didier Sicard du 4 février dernier "La France au risque de l’eugénisme" (cf revue de presse du 05/02/07). Dans cet article, Didier Sicard expliquait notamment ses craintes face à la généralisation du dépistage prénatal (DPN).
Pour P. Leymarie et N. Leporrier, les principes éthiques de base de la médecine, soit "l’autonomie de la personne", la "non malfaisance" et "la justice", sont respectés dans le cadre du dépistage et du diagnostic prénatal. Ils nient les pressions exercées sur les femmes enceintes dans le cadre du dépistage : "dire que ce dépistage serait en quelque sorte devenu obligatoire est une contre vérité".
Ils rappellent que le diagnostic prénatal n’aboutit à une interruption médicale de grossesse (IMG) "qu’à la demande expresse de la femme enceinte dûment informée au préalable et après avis d’un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal".
Par ailleurs, ils précisent que le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a défini les conditions d’un strict encadrement du diagnostic prénatal.
Didier Sicard avait dénoncé "l’effrayant déficit dans l’accueil des personnes handicapées". Pour P. Leymarie et N. Leporrier, au contraire, "la diminution du nombre des sujets atteints ne peut nuire à leur prise en charge par la société".
Enfin, ils concluent que le diagnostic prénatal se développe "en conformité avec les recommandations constantes du Comité consultatif national d’éthique".
Le Monde 03/03/07