Atteint d’un cancer du larynx, Marty Kedian, un homme du Massachussetts âgé de 59 ans, a retrouvé sa voix après avoir subi une greffe le 29 février. Les tissus adjacents nécessaires (glandes thyroïde et parathyroïde, pharynx et partie supérieure de la trachée) et les minuscules vaisseaux sanguins qui les alimentent lui ont également été greffés. Quatre mois après l’intervention chirurgicale, il est capable de tenir une conversation d’une heure. Il se souvient avec émotion de la première fois qu’il a téléphoné à sa mère, âgée de 82 ans, après son opération. « C’était important pour moi de parler à ma mère » a-t-il témoigné.
Marty Kedian est la troisième personne aux Etats-Unis à subir une transplantation totale du larynx, essentiel pour la respiration et la déglutition, et l’un des rares cas recensés au niveau mondial (cf. Greffe de larynx : une patiente française pourrait retrouver la parole). Les deux premières greffes réalisées aux Etats-Unis l’ont été en 1998 à la Cleveland Clinic, et en 2010 à l’Université de Californie à Davis pour deux patients qui avaient perdu leur voix suite à un accident de moto pour l’un et à cause d’un ventilateur endommagé pour l’autre.
Un nouvel essai clinique
Les chirurgiens de la Mayo Clinic, en Arizona, ont proposé à Maty Kedian de subir cette opération dans le cadre d’un nouvel essai clinique dont les premiers résultats ont été publiés le 9 juillet dans la revue Mayo Clinic Proceedings. Pour le moment, neuf personnes ont été recrutées.
Le Dr David Lott, président du département de chirurgie de la tête et du cou de Mayo à Phoenix, a lancé cette étude après avoir constaté que « les patients deviennent très reclus et très isolés du reste du monde ». L’American Cancer Society estime que plus de 12 600 personnes seront diagnostiquées avec une forme de cancer du larynx cette année (cf. Des implants redonnent la parole aux personnes paralysées; Reparler grâce à un implant et une IA ? Les résultats de deux études indépendantes). Pour le moment, la greffe de larynx n’est pas automatique car il est possible de vivre sans, et que les médicaments anti-rejet risquent d’entraîner l’apparition de nouvelles tumeurs ou la réapparition de tumeurs récurrentes.
Source : AP news, Lauran Neergaard (09/07/2024) – Photo : Pixabay