Aux Etats-Unis, depuis mai 2010, les Américains se disent de plus en plus "pro-life". Une enquête Gallup menée récemment estime à 47% les pro-vie, contre 45% les pro-avortement. Ces statistiques confirment une évolution récente : "l’étiquette pro-vie bat l’étiquette pro-choix" pour la troisième fois consécutive depuis mai 2009. Avant cette date, les sondages effectués depuis 1995 par Gallup montraient une augmentation constante du nombre d’Américains se disant pro-avortement. Seuls 33% des Américains se déclaraient pro-vie en 1995.
Cette enquête montre que c’est principalement les femmes et les moins de trente ans qui sont pro-vie. En 2000, 15% des 18-29 ans affirmaient la nécessité de rendre illégal l’avortement en toutes circonstances. Aujourd’hui, c’est 23% de cette tranche d’âge qui veulent rendre l’IVG hors-la-loi.
Le choix pro-vie s’explique, outre les raisons politiques, par une éducation qui prône l’abstinence et le mariage, ce qui exclue en grande partie l’avortement. A cela s’ajoute le développement et l’amélioration des moyens utilisés pour connaitre l’enfant avant sa naissance, comme l’explique Kelsey Hazzard, président de Secular Pro Life : "Ma génération a vu ses propres images d’échographies, et celles de ses frères et sœurs […] Il est donc difficile de nous faire avaler le slogan ‘les foetus sont juste un amas de cellules’ ".
Un sondage d’août 2009 indique que le nombre de personne estimant que l’avortement devrait être illégal quelles que soient les circonstances a légèrement augmenté (1%) par rapport a 2008. Toutefois, suivant un sondage CBS News/New York Times d’avril 2010, 58% des américains estiment toujours que l’arrêt Roe v. Wade, qui reconnait l’avortement comme un droit constitutionnel, est "une bonne chose".
Slate.fr (Jessica Grose, traduit par Peggy Sastre) 23/06/10