Aux Etats-Unis, les autorités réglementaires ont autorisé lundi la vente de viande bovine issue de bovins génétiquement édités « dans les années à venir ». Selon la Food and Drug Administration, « ces animaux ne posent aucun problème de sécurité ».
Les bovins produits par Recombinetics sont la troisième espèce à avoir reçu un tel feu vert pour la consommation humaine, après le saumon et le porc. Les gènes de ces bœufs sont modifiés avec l’outil d’édition du génome CRISPR. Des modifications transmissibles à la descendance. L’objectif est de leur donner « un pelage court et lisse qui leur permet de mieux supporter la chaleur ». Ils peuvent ainsi prendre du poids plus facilement, ce qui permet une production de viande « plus efficace ».
Selon la FDA, la commercialisation pourrait avoir lieu « d’ici deux ans ». Une durée qui correspond à la période de gestation, suivie de l’élevage des veaux qui peuvent être abattus après dix mois environ.
Un processus accéléré
Contrairement aux saumons et aux porcs, les bœufs n’ont pas eu à passer par un processus d’approbation de plusieurs années. La FDA a en effet déclaré qu’ils en étaient exemptés parce que « leur composition génétique est similaire à celle d’autres bœufs existants », cette caractéristique pouvant être trouvée « naturellement » dans certaines races.
Pour le Dr Steven Solomon, directeur du Centre de médecine vétérinaire de la FDA, « il n’y a aucune raison pour que la viande provenant de ces animaux ou de leur progéniture doive être étiquetée différemment ».
Les porcs génétiquement édités sont essentiellement destinés à des applications médicales (cf. Xénotransplantation : un homme reçoit un cœur de porc). Quant aux saumons, la société à l’origine de leur production a déclaré qu’ils étaient vendus à des distributeurs du Midwest et du Nord-Est du pays.
Complément du 05/05/2023 : L’université de l’Etat de Washington a reçu l’autorisation de la Food and Drug Administration d’éditer génétiquement des porcs destinés à la consommation humaine. En l’occurrence sous forme de saucisses. L’autorisation a pour le moment été délivrée à titre expérimental.
Sources : The Hindu, AP (08/03/2022) ; Genetic Literacy Project, Sara Zaske (03/05/2023)