Un juge californien aidé d’un neurologue a statué mardi qu’ il appartient à un jury de déterminer si une adolescente déclarée en état de mort cérébrale en janvier 2014 est vivante. Sa décision ouvre la voie à des poursuites juridiques pour faute professionnelle contre l’hôpital pour enfants d’Oakland qui avait posé le diagnostic et souhaité débrancher l’assistance respiratoire.
Suite à une simple opération d’ablation des amygdales en décembre 2013, Jahi McMath alors âgée de 13 ans subit une hémorragie détériorant irrémédiablement son cerveau à cause du manque d’oxygène et de l’arrêt cardiaque. En janvier 2014, un médecin légiste signe l’acte de décès de la jeune fille. Cependant, sa mère refuse que le ventilateur soit débranché, et quitte la Californie pour se réfugier dans le New Jersey où elle peut poursuivre les soins de sa fille. La famille reconnait que l’adolescente a subi des dommages irréparables mais refuse de la considérer morte car elle bouge les doigts, elle a récemment atteint l’âge de la puberté et son corps ne s’est pas détérioré. Elle pourrait être dans un état de conscience minimal ou état pauci-relationnel. L’hôpital objecte, rappelant que des personnes en état de mort cérébrale peuvent continuer à bouger. L’établissement accuse par ailleurs la famille de ne pas avoir voulu se soumettre à des tests acceptés par la American Medical Association pour confirmer l’état de mort cérébrale de Jahi.
La famille a décidé de porter l’affaire en justice et l’état de Californie vient de donner son aval à un procès sans précédent. Les parents de Jahi demandent des dommages et intérêts à l’hôpital, ainsi qu’une décision déclarant leur fille en vie. Un jury a été convoqué pour déterminer si l’hôpital pour enfants d’Oakland est en tort. S’il se voyait condamné, une somme allant jusqu’à 250 000 dollars pourrait leur être réclamée.
Washington Times, Paul Elias (07/09/2017)