Le Professeur Lionel Naccache de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière[1] a publié un article[2] qui pourrait « stimuler le débat dans la communauté médicale et scientifique concernée », car il y propose une nouvelle classification des troubles de conscience, combinant observations cliniques et données de l’imagerie cérébrale fonctionnelle.
A ce jour, trois catégories sont reconnues : « le coma (où les malades ne sont ni éveillés, ni conscient), l’état végétatif encore appelé état d’éveil non répondant (où les malades sont éveillés mais inconscients) et l’état de conscience minimale ». Cette dernière catégorie se fonde sur une échelle clinique. Pour le professeur Naccache, « si cette échelle est précieuse, les signes cliniques utilisés pour définir l’état de conscience minimale ne nous renseignent pas du tout sur l’état de conscience ou le contenu conscient des malades ». Il explique par exemple qu’un malade capable de suivre une cible visuelle des yeux permet d’affirmer avec certitude que certaine région du cortex cérébral du malade contribue à son comportement mais donne peu d’information sur sa conscience.
Le professeur Naccache propose donc de renommer l’état de conscience minimale « Etat médié par le cortex » et d’utiliser les données d’activation cérébrale enregistrées chez ces malades par IRM ou électroencéphalogramme en complément des signes cliniques pour le diagnostic. L’enjeu est de « clarifier notre connaissance de l’état de ces malades ».
Pour aller plus loin :
- Inserm : le coeur “trahit” un état de conscience
- « On a montré qu’il était possible de remettre en marche des circuits neuronaux. C’est fort »
- Etats pauci-relationnels : Fin de vie ou grand handicap ?
- Etat végétatif chronique et état pauci-relationnel ce qu’ils sont… et ne sont pas
[1] CNRS Inserm APHP.
[2] Dans la revue Brain du 1er décembre.
CNRS (11/12/2017)