[ESPRIT spécial médecine prédictive] – 3/5 – A qui profite le séquençage ?

Publié le 17 Juil, 2014
Le numéro de juillet de la revue ESPRIT est consacré aux « spéculations sur la génétique ». Gènéthique passe en revue ce dossier dense et pointu au fil de la semaine à travers les synthèses de 5 articles qui le composent, le sixième ayant déjà été évoqué (Cf. Synthèse Gènéthique du 3 juillet 2014). Aujourd’hui : le grand marché du séquençage.

 

Sophie des Beauvais dresse le constat suivant : de 3 milliards de dollars en 2011, dans le cadre du Human Genome Project, le marché que séquençage devrait atteindre 6,6 milliards en 2016, “soit une croissance de 17,5% par an“. Ce pourrait être “l’un des marchés les plus porteurs des prochaines décennies“. De trois milliards de dollars en 2003, le premier séquençage la technique coûte aujourd’hui entre trois et quatre milles dollars, soit un prix divisé par cent mille en quinze ans. 

 

Trois firmes sont actuellement en concurrence : Life Technologies, DNAVision – une société européenne – et le chinois BGI. Par des “investissements colossaux”, ces firmes “ne cessent d’améliorer leur plates-formes technologiques et leur systèmes d’analyse” avec pour objectif à cours terme de “fournir un séquençage plus utilisable et interprétable au coût de mille dollars seulement” précise la journaliste. La technologie du séquençage du génome devient donc de plus en plus accessible aux particuliers au point de faire émerger la médecine personnalisée et prédictive. Ainsi, “la révolution promises en terme de santé et de médecine, qui était la finalité du Human Genome Project, a dès aujourd’hui commencé à se matérialiser“. 

 

Mais de telles avancées ne sont pas sans risques : “pathologiser une santé ordinaire, au mieux révéler des prédispositions pour lesquelles la médecine ne peut encore rien faire, dans le pire des cas, entamer des traitements et opérations qui se révèleront inutiles, voire dangereux“. 

 

Des contraintes légales et règlementaires permettent quelque peu d’encadrer cette nouvelle médecine. Mais pour George Church, du Lipper Center for Computational Genetics à la faculté de médecine d’Harvard, les conséquences négatives qui pourraient résulter de ce séquençage “pourraient être mieux résolus par des controverses publiques que par une interdiction“. 

 ESPRIT (Sophie des Beauvais) Juillet 2014

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