Les scandales des cliniques de Barcelone et Madrid soupçonnées de pratiquer illégalement des avortements (cf Synthèses de presse du 27/11/07 et du 17/12/07) relancent le débat sur ce sujet en Espagne. José Luis Zapatero a demandé à son parti d’entamer une “réflexion” sur un projet de réforme.
Rappelons qu’en Espagne, l’avortement est interdit sauf en cas de viol (dans un délai maximal de 12 semaines de grossesse), en cas de malformation du fœtus (dans un délai de 22 semaines de grossesses), et lorsqu’il y a “danger pour la santé physique ou psychique de la mère” (sans limitation de temps). Ce troisième cas, tel qu’il est rédigé, permet une interprétation trop souple de la loi de la part des praticiens.
“Le secteur public envoie […] ces patientes vers le privé. Souvent le psychologue qui fait le rapport travaille de toutes façons pour la clinique. Du coup l’Espagne s’est transformée en un centre européen pour les avortements tardifs, surtout à Barcelone”, explique Josep Miro y Ardevol, le président de e-Cristians.
“Dans l’absolu, les femmes qui auraient avorté dans des conditions illégales sont passibles de peine de prison, mais dans la pratique, cela ne se fait presque jamais”, poursuit Josep Miro y Ardevol. Ce dernier dénonce ici le manque de volonté politique.
Alors que les élections doivent intervenir dans deux mois, le Parti socialiste au pouvoir a inscrit dans son programme une dépénalisation totale de l’avortement, s’il intervient avant la 16ème semaine de grossesse.
La Croix (Valérie Demon) 20/12/07