Espagne : en Andalousie, les médecins s’opposent à la loi euthanasie

Publié le 24 Mar, 2021

Le Conseil du Collège des Médecins Andalous dénonce la loi sur l’euthanasie votée la semaine dernière en Espagne, qui « impose aux médecins un acte qui n’est pas un acte médical ». Les médecins regrettent une « atteinte à la déontologie médicale », contraire « aux Droits de l’Homme », et demandent « un réel droit de choix » en « garantissant l’accès aux soins palliatifs ». Lors d’une conférence sur l’euthanasie en décembre 2020, le Conseil avait déjà exprimé ses inquiétudes, estimant le projet de loi « injuste », « inutile en l’absence d’une réelle demande sociale », « inopportune dans le contexte actuel de pandémie » et « favorisant une société qui ne soutient pas les plus dépendants et les plus nécessiteux ».

Le consensus est « unanime » dans la profession médicale sur le « besoin urgent d’une loi sur les soins palliatifs garantissant son accès universel » car sans soins palliatifs accessibles et de qualité, « le patient n’aura jamais la liberté de choix », soulignent les médecins. Ils rappellent également dans le communiqué « le droit, dans un moment aussi crucial de la vie d’une personne, qu’elle et sa famille bénéficient d’une attention complète et personnalisée du point de vue physique, psychologique, spirituel et social plutôt qu’un droit à mourir » et que cette loi représente au contraire « un risque de discrimination pour les personnes handicapées ou surtout vulnérables ».

L’euthanasie « est toujours une forme d’homicide » rappelle de son côté la Conférence Episcopale Espagnole, car « elle implique qu’un homme donne la mort à un autre homme, que ce soit par un acte (euthanasie active) ou par l’omission de l’attention des soins dus aux malades (euthanasie passive) ». « Tu ne provoqueras pas de manière volontaire la mort pour soulager la souffrance », a rappelé Mgr Luis Argüello, secrétaire général de la conférence des évêques espagnols, le 18 mars, jour du vote de la loi (cf. L’Espagne légalise l’euthanasie et le suicide assisté). « Au contraire, tu prendras le plus grand soin, avec tendresse, proximité, compassion, encouragement, espérance, de ces personnes qui se trouvent dans la dernière ligne droite de leur existence et peut-être dans des moments de souffrance qui requièrent consolation, attention et espérance ».

 

Sources : Sevilla Actualidad (21/03/2021) ; Famille Chrétienne, Jean-Marie Dumont (24/03/2021) – Photo : Pixabay\DR

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